Selon les données du site Worldometer, plus de 73 millions d’interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées dans le monde en 2024. Un chiffre vertigineux, ignoré du grand public, qui révèle la fragilité dramatique du rapport contemporain à la vie humaine naissante. Ce chiffre dépasse largement les décès causés par le cancer, le tabac, le sida ou les conflits armés. Il dévoile une réalité dérangeante : la vie humaine, dès ses premières heures, est devenue vulnérable à l’indifférence collective.
Et pourtant, le silence est total. Aucun deuil national, aucune tribune politique, aucun débat médiatique. Seules quelques voix chrétiennes, à contre-courant, continuent de rappeler que l’avortement, loin d’être une banalité technique ou juridique, touche à l’essentiel de notre humanité : la vie.
Car chaque enfant concerné était déjà porteur d’un ADN unique, avec un sexe déterminé, une identité en formation, un cœur souvent déjà battant. Il ne s’agissait pas d’un « projet de vie » abstrait, mais d’un être humain en devenir. Combien de ces vies n’ont jamais eu le droit d’exister ?Aux États-Unis, on estime que 66 millions d’enfants n’ont pas vu le jour depuis 1973. En Angleterre et au Pays de Galles, 61 % des IVG sont aujourd’hui pratiquées à domicile par voie chimique. En Espagne, on constate une hausse de 4,8 % des avortements en 2023, avec plus de 103 000 interruptions. Partout, les chiffres augmentent. Partout, les consciences se referment.
En France, l’interruption volontaire de grossesse est désormais un droit encadré par la loi. Présenté comme un progrès pour toutes les femmes, ce dispositif ne fait qu’entériner une logique où la suppression de la vie devient une solution sociale admise, banalisée, et parfois même célébrée, au détriment de la conscience morale, du respect du plus faible et de la responsabilité collective envers l’enfant à naître. Et le dénoncer est désormais susceptible de poursuites pénales : l’on se souvient encore de l’amende infligée à la chaîne CNews après la présentation des chiffres de l’avortement dans l’émission En quête d’esprit, animée par Aymeric Pourbaix. L’Arcom avait sanctionné la chaîne d’une amende de 100 000 euros pour avoir osé affirmer que l’avortement constituait une cause de mortalité.
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La loi civile ne saurait abolir la loi morale. L’Église catholique a toujours affirmé, sans équivoque, que la vie humaine doit être respectée dès la conception. Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne : « La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue dès le moment de la conception » (CEC §2270).La Conférence des évêques de France, tout en exprimant son attention aux détresses vécues par les femmes, a maintes fois rappelé que l’avortement reste l’interruption d’une vie humaine. En mars 2024, lors du débat sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution, Mgr Pierre d’Ornellas déclarait : « Inscrire l’IVG dans la Constitution créerait un déséquilibre grave : un droit serait reconnu sans que soit rappelé le respect dû à toute vie humaine. »
Ce rappel n’est pas politique. Il est moral, anthropologique, spirituel. Une société peut voter des lois ; elle ne peut abolir la vérité. Et la Vérité est que la vie humaine n’est pas un paramètre ajustable.Les chiffres sont là, glaçants. Mais l’effondrement est avant tout intérieur. Ce qui s’éteint peu à peu, c’est la capacité à reconnaître la valeur intrinsèque de chaque vie. Ce n’est pas seulement le drame de l’enfant à naître ; c’est celui de l’homme moderne, qui a cessé de s’émerveiller devant le miracle de la vie.