Selon des enquêtes relayées par Marianne : les Français de plus de 50 ans s’avèrent bien davantage pro-avortement que leurs enfants et petits-enfants. Extraits :
Selon ce sondage de l’Ifop , 34 % des moins de 24 ans estiment qu’une femme n’a pas le droit d’avorter librement. Même chose chez les Français entre 25 et 34 ans (32 %). Un écart d’autant plus impressionnant si on le compare avec les 50 ans qui ne sont que 16 % à s’opposer à la liberté de l’avortement. En janvier 2022, l’étude « Libertés : l’épreuve du siècle » de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), un think thank classé à droite, réalisé dans 55 pays en partenariat avec Ipsos, démontrait déjà que dans l’Union européenne, 22 % des moins de 35 ans s’avéraient réfractaires à l’IVG. De quoi casser l’image des jeunes progressistes et des vieux réacs.
Victor Delage, responsable des études à la Fondapol, n’est pas étonné :
« Toute une partie de notre jeunesse est marquée par le retour d’un certain conservatisme moral dans le monde occidental, comme le montrent les résultats dans notre étude. » « Pour paraphraser Orwell, quand on leur présente quelque chose comme un progrès, ils se demandent avant tout s’il les rend plus humains ou moins humains. Aux États-Unis, des militants se voulant “progressistes” considèrent leurs efforts contre l’avortement comme faisant partie d’une quête en faveur des droits de l’homme, estimant que le fœtus est un être humain à part entière bien avant qu’il ne soit viable ».
« Ces jeunes sont les enfants déçus des promesses non tenues de la démocratie sociale : progrès, justice sociale, sécurité. Ils ont soif de racines, de repères et d’autorité dans un monde qui semble totalement leur échapper. ».
Pour un jeune homme, dans un monde de contraception, l’avortement est un acte individualiste de confort de vie :
« Vouloir à tout prix avoir le plaisir sans les conséquences ça déresponsabilise les femmes, la nature veut qu’on crée un enfant en ayant un rapport sexuel et même en ayant la contraception, l’augmentation de l’avortement est significative ».
Une autre, 19 ans, jeune étudiante en BTS comptabilité et gestion :
« La contraception nous offre une certaine insouciance, et attendre un enfant est un peu un retour à la réalité. Je pense qu’on a tout pour se protéger aujourd’hui quand on a des rapports intimes, maintenant si un enfant arrive, c’est qu’il devait vivre ».
Salomé Hédin, doctorante en sciences de l’information et de la communication qui s’est penchée sur les mouvements pro-vie, note que ces jeunes militants français
« Ce sont généralement des catholiques très pratiquants avec un intérêt pour les questions politiques. Ils sont très éduqués religieusement et politiquement. Dans la pratique religieuse, ils sont souvent issus de familles croyantes où le discours contre l’avortement est présent ».