Le Consul général de Jérusalem, Nicolas Kassianides, a réitéré l’engagement de la France envers les chrétiens. Cela s’est passé cinq mois après qu’il a assumé ses fonctions, lors de sa visite traditionnelle au Saint-Sépulcre le 11 janvier. Cette cérémonie, ancrée dans l’histoire, est une responsabilité incombant à tous les nouveaux Consuls généraux de France à Jérusalem et rappelle leur mission de protection des communautés chrétiennes.
La pluie battante a marqué le début de l’événement. Le jeudi 11 janvier, au milieu de la guerre qui sévit en Terre Sainte depuis quatre mois, Nicolas Kassianides, le nouveau Consul général de France, a officiellement fait son entrée au Saint-Sépulcre. La procession traditionnelle l’a vu être accompagné par les franciscains de la Custodie de Terre Sainte, depuis la porte de Jaffa jusqu’à la basilique, sous le bruit des bâtons des kawas et le crépitement de la pluie sur les parapluies.
La scène était parfaitement orchestrée : devant le Saint-Sépulcre, le Consul général a été accueilli par les représentants des trois Églises responsables de la basilique (les Grecs-Orthodoxes, les Arméniens et les franciscains de la Custodie) en accord avec le Statu quo de 1852, qui régit les règles de vie et de liturgie de chaque communauté à l’intérieur de la Basilique.
La France, à la demande de l’Empire ottoman, est l’une des gardiennes de ce statu quo, aux côtés de trois autres nations latines, à savoir l’Italie, l’Espagne et la Belgique. Cependant, elle est la seule à avoir le privilège d’être accueillie de manière solennelle au Saint-Sépulcre.
Cette tradition remonte à 1926, lorsque le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Aristide Briand, a signé le protocole de la cérémonie d’intronisation du Consul général de France à Jérusalem avec le Saint-Siège. La cérémonie se déroule généralement dans les 30 jours suivant la prise de fonctions du diplomate, mais celle de Nicolas Kassianides, arrivé en septembre à Jérusalem, a été reportée en raison du déclenchement de la guerre.
Lors de cette journée, le Consul général réaffirme l’engagement de la France à protéger les communautés chrétiennes latines d’origine française, conformément aux Capitulations de 1535, signées entre François 1er et Soliman le Magnifique, puis ratifiées par l’Empire Ottoman, l’État d’Israël et l’Autorité palestinienne.
Après des poignées de main chaleureuses, le Custode de Terre Sainte accompagne le Consul général jusqu’au tombeau du Christ, où l’Évangile de la Résurrection est proclamé. Le frère Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, a salué le soutien continu de la France aux chrétiens locaux, notamment par le financement des écoles et du musée Terra Santa.
Après une procession dans les ruelles de la vieille ville, la cérémonie s’est poursuivie à la basilique Sainte-Anne, l’un des quatre domaines nationaux français à Jérusalem, géré par les pères Blancs. Devant une assemblée de quelques centaines de personnes, le Consul général a exprimé la volonté de la France de s’engager à nouveau et de marquer sa fidélité inébranlable envers les responsabilités que l’histoire et la diplomatie lui confèrent depuis plusieurs siècles envers les églises chrétiennes et les communautés religieuses latines.
Il a souligné que la continuité du rôle protecteur de la France ne relève pas de la rhétorique ni de la commémoration du passé, mais s’inscrit pleinement dans les défis du présent et de l’avenir,
alors que les chrétiens font face à des attaques et des pressions au quotidien, en particulier à Jérusalem. Il a rappelé que les chrétiens sont un pilier essentiel pour l’avenir de cette terre, caractérisée par la diversité des identités et des confessions.
En effet, la France accompagne 40 communautés religieuses françaises et 130 institutions éducatives, sociales et hospitalières. Ces institutions travaillent en étroite collaboration avec la population, notamment dans un contexte d’occupation. Les écoles chrétiennes accueillent 18% des élèves scolarisés en Israël et en Palestine. La protection française se traduit par un soutien direct et un rôle de conseil dans divers domaines, notamment les questions liées à l’immobilier et à la fiscalité.
Les communautés religieuses ont exprimé leur gratitude pour le message manuscrit envoyé par le président Emmanuel Macron lors de Noël. Ce dernier a également appelé le patriarche des Latins, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, pour exprimer son soutien aux chrétiens de Gaza à la veille de Noël.
Le Consul général a conclu la cérémonie en exprimant le vœu que la paix revienne sur cette terre, car elle est sainte et doit aspirer à la paix, en rejetant la violence et la guerre.
source terresainte.ne