[ Editorial ] Ouverture des Jeux Olympiques : les églises transformées en « pray store* »
Affiche des Jeux Olympiques de 1948 , l'Homme ce nouveau Dieu - DR
Et c'est là que se joue toute la mascarade : faire le lien entre un événement qui se veut "fraternel", cette fête des hommes que l'on met au même niveau que les vraies fêtes, celles qui louent Dieu.
En ce vendredi 26 juillet, alors que la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 va se déployer, les églises parisiennes se métamorphosent en attractions touristiques spectaculaires. Les paroisses de la capitale, en s’associant à cet événement mondial, se plient aux impératifs du marketing sportif.
Comme le rapporte La Croix, une cinquantaine d’églises dans Paris ont reconfiguré leur fonctionnement pour accueillir les millions de visiteurs attendus avec une série de festivités destinées à capitaliser sur l’effervescence des Jeux. Les façades des églises sont ornées de drapeaux olympiques, des buvettes sont installées, et des animations telles que des concerts et des jeux sont organisées pour divertir les spectateurs.
La paroisse Saint François-Xavier, par exemple, met en place une série d’activités pour attirer les touristes, tandis que le Sacré-Cœur de Montmartre propose un parcours ludique combinant culture, sport et religion… la confusion est assurée.
Cependant, derrière cette mise en scène d’accueil et de fraternité se cache une réalité bien plus préoccupante. Ce qui se veut être un geste d’accueil et de joie se révèle souvent être une mascarade médiatique et marketing. Les églises, transformées en véritables « pray stores », semblent se plier aux exigences d’un événement où le spirituel est subordonné au commercial.
Cette transformation soulève la question de la véritable intention derrière ces festivités : est-ce un engagement porteur du message des Évangiles ou une simple opération de communication pour attirer le chaland et tant mieux s’il vient prier Dieu.
À l’occasion des JO, une partie de Paris a été sanctuarisée, avec des rues et des magasins fermés pour garantir que le sacrifice fait au « dieu marketing » soit pleinement accepté. Les accès aux zones entourant les sites olympiques sont restreints, transformant une partie de la ville en une zone de haute sécurité, où les festivités sportives sont surprotégées et isolées du reste de la vie urbaine. Où est la vraie vie dans tout cela ?
Cette joie factice, fabriquée de toute pièce, ne sent pas le naturel, elle pue le marketing… quel rapport avec la Joie du Christ ?
Ce dispositif, tout comme les événements organisés par les églises, met en lumière le caractère éphémère et consumériste de ce qui est censé être une célébration de la fraternité universelle. La fraternité a-t-elle besoin de Coca-Cola pour s’exprimer ?
Podium olympique devant la basilique de Saint Denis – DR
La véritable Fraternité, cette communion en esprit, par l’Esprit se construit sur l’amour authentique, celui des Évangiles. Nous devons nous rappeler que l’amour que Jésus nous demande est un amour quotidien, ancré dans la constance des relations et l’engagement sincère, et non dans les feux de la rampe et les illusions passagères offertes par ces « dieux du stade ».
Et c’est là que se joue toute la mascarade : faire le lien entre un événement qui se veut « fraternel », cette fête des hommes que l’on met au même niveau que les vraies fêtes, celles qui louent Dieu (à l’instar de Noël ou Pâques), où l’on parle de la magie des jeux comme l’on nous impose la « magie de Noël » (un Noël sans nativité)… l’objectif est atteint : Dieu est mort, l’homme se glorifie par lui-même !
Ces gladiateurs des temps modernes font tout oublier et surtout ils font oublier Dieu…
Les églises, en devenant des vitrines pour les Jeux olympiques, risquent de perdre leur essence spirituelle et sacrée. La croix présente sur les façades des églises ne vaut-elle pas mieux que ces drapeaux olympiques de pacotille ? Alors pourquoi l’Église va-t-elle si loin dans la confusion ? Pour être sûr de se rapprocher des hommes ? Ce qui est sûr, c’est que tout ce cirque ne rapproche pas de Dieu.
Le succès de la moisson ne réside pas dans des stratégies humaines ni dans le marketing, mais dans l’initiative salvatrice de Dieu, riche en miséricorde, et dans l’efficacité du Saint-Esprit, qui peut transformer nos vies pour nous permettre de porter des fruits savoureux de charité et de joie contagieuse durables.