La réouverture de Notre-Dame de Paris, bien que marquée par la présence de nombreuses personnalités politiques et des festivités importantes, reste avant tout un événement profondément religieux. Ce n’est pas la présence de chefs d’État ou de célébrités qui confère à cet événement une dimension particulière, mais le retour de la présence sacrée dans une maison de prière . En effet, ce moment constitue un grand rassemblement à la gloire de Dieu.
Voici le programme des lectures prévues lors de la messe du 8 décembre à Notre-Dame de Paris
Première lecture : Lecture du livre du prophète Baruc
« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel. Dieu va déployer la splendeur partout sous le ciel, car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms : « Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ». Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l’orient : vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la parole du Dieu Saint ; ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe, comme sur un trône royal. Car Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. Sur l’ordre de Dieu, les forêts et les arbres odoriférants donneront à Israël leur ombrage ; car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice.«
Ce passage du livre du prophète Baruc, proclamé lors de cette messe, invite à un renouvellement profond. Il est un appel à la joie et à l’espérance, rappelant que Dieu, dans sa justice et sa gloire, viendra rétablir son peuple et tout ce qui a été détruit. Comme Jérusalem, qui revêt la gloire de Dieu, Notre-Dame retrouve, à travers cette réouverture, la splendeur de la présence divine.
Psaume 125
« Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie ; alors on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie :
Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. »
Refrain du Psaume 125
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous : nous étions en grande fête !
Ce refrain exprime la joie du peuple de Dieu, reconnaissant les merveilles accomplies par le Seigneur. Il résonne comme un hymne de louange et d’action de grâce, un écho de la grandeur divine qui, comme une fête, envahit nos cœurs de joie. C’est cette même joie qui doit marquer la célébration de cette messe, en reconnaissance pour le retour de la présence sacrée dans Notre-Dame.
Deuxième lecture : Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
« Frères, à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est avec joie que je le fais, à cause de votre communion avec moi, dès le premier jour jusqu’à maintenant, pour l’annonce de l’Évangile. J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus. Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important. Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ, comblés du fruit de la justice qui s’obtient par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu.«
Les paroles de saint Paul aux Philippiens rappellent l’importance de l’amour et de la croissance dans la foi. Le travail commencé par Dieu dans chacun de nous se poursuivra jusqu’à l’achèvement de notre salut, en Christ Jésus. Cela nous invite à ouvrir nos cœurs et à nous laisser transformer par cet amour, pour être prêts à accueillir pleinement le Christ lorsque le jour viendra.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.
Cet évangile de Jean-Baptiste appelle à la conversion et à la préparation du cœur pour accueillir le Seigneur. L’appel à rendre droits les chemins et à aplanir les ravins se fait écho de la purification nécessaire pour accueillir la présence de Dieu, qui revient dans ce lieu sacré, Notre-Dame.
La réouverture de Notre-Dame de Paris est dans sa vraie dimension, une célébration de la présence réelle de Dieu dans l’Eucharistie et la prière. C’est cette dimension spirituelle qui donne à cet événement toute sa signification et sa grandeur. Le retour du sacré dans ce lieu historique nous invite à un renouveau spirituel, à la conversion et à l’action de grâce, car, comme le disait saint Jean-Paul II, « La présence du Christ dans l’Eucharistie est le cœur de l’Église ».