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SCANDALE : Que se passe-t-il pour les organistes de l’Église ? entre travail dissimulé, contrats flous et évictions arbitraires

Grand Orgue de la Cathédrale de  Montpellier - DR
Grand Orgue de la Cathédrale de Montpellier - DR
C’est le Canard Enchaîné qui nous apprend que de nombreux organistes d’église exercent dans des conditions précaires...

Si la musique sacrée demeure un élément fondamental du culte, ceux qui en sont les artisans semblent se retrouver pour la plupart dans une insécurité professionnelle préoccupante. Le Canard Enchaîné nous apprend que selon une enquête réalisée par un organiste ayant interrogé plus d’une centaine de ses confrères, près de 75 % d’entre eux seraient en situation de travail dissimulé. L’article précise que cette situation s’explique en partie par l’absence d’un cadre clair et homogène à l’échelle nationale, laissant chaque diocèse fixer ses propres règles.

C’est uniquement sur le diocèse de Paris qu’une convention collective encadre la rémunération des musiciens, avec un tarif fixé à 47,50 € par messe d’une heure et quart. Ailleurs, les pratiques sont totalement disparates. Le Canard Enchaîné précise que certaines paroisses contournent les obligations légales en signant des « conventions de bénévolat » avec des organistes professionnels, les rémunérant via des « indemnités kilométriques » ou des paiements en liquide. L’article ajoute que cette pratique permet aux paroisses de ne pas assumer les charges sociales, mettant ainsi les organistes dans une situation précaire et instable.

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Cette précarité entraîne aussi une absence de protection sociale. « La retraite et la sécu, on oublie », ajoute un organiste Le Canard Enchaîné précise que cette insécurité est particulièrement préoccupante, car les organistes, souvent employés pendant des décennies, ne bénéficient d’aucune stabilité et peuvent être évincés sans préavis.

Le journal nous précise que Cédric Constantino en a fait les frais dans le diocèse de Nice et malgré son master en direction baroque et plus de trente ans d’expérience il témoigne ainsi :

« Le curé m’a dit qu’il entendait désormais dynamiser la messe par sa musique et j’ai dû rentrer chez moi« . L’article souligne à juste titre, que cette absence de statut clair met en péril la transmission du patrimoine musical liturgique.

Face à cette situation, la Conférence des évêques de France a publié en octobre un vade-mecum indiquant que l’usage du statut d’autoentrepreneur était à proscrire et que les organistes travaillant « sous les directives du curé » devaient être reconnus comme salariés. « Nous sommes un simple organisme de coordination », précise la CEF au Canard Enchaîné, ajoutant que cette question « constitue un point de vigilance »...prudence et diplomatie de la CEF , comme d’habitude…Cependant, l’application de ces directives reste floue et dépend largement des paroisses et diocèses. L’article d’Emmanuel Savoye du Canard Enchaîné précise que sans une volonté forte de réforme et une harmonisation des pratiques, ces situations risquent de se prolonger, au détriment des musiciens qui font vivre le patrimoine musical sacré et accompagnent la prière des fidèles.

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