À l’occasion du Jubilé 2025, les reliques de saint Jean-Paul II voyagent à travers plusieurs paroisses romaines, dont la Paroisse Saint-Paul de la Croix à Rome, située dans le quartier de Corviale. Le 22 janvier cette exposition a rappelé la visite historique du Pape saint Jean-Paul II dans ce quartier le 1er mars 1992.
Aujourd’hui, avec la visite des reliques, il s’agit presque d’un retour. « C’est une union entre ces grands Jubilés ; Jean-Paul II nous dit que ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas si différent de ce que nous avons vécu en 2000. Cela nous incite à vivre pleinement le Jubilé de 2025, mieux que celui de 2000 », explique le curé.
Jean-Paul II est le Pape le plus aimé des Romains, surtout parce qu’ils l’ont connu personnellement. « En particulier dans cette paroisse, il était beaucoup apprécié, il est beaucoup rappelé, et c’est un grand plaisir d’avoir ses reliques parmi nous », précise don Roberto Cassano. La visite des reliques est donc un signe fort, un retour symbolique de ce Pape, si aimé de Rome.
Les reliques, aujourd’hui, ont-elles encore un sens profond pour les croyants ? « Pour ceux qui vivent la foi de manière simple et sincère, oui. Pour ceux qui ont une foi un peu trop intellectuelle, non. Le sens des reliques est toujours vivant chez les personnes simples, humbles, comme celles que nous avons ici dans la paroisse », répond le curé.Les reliques, ajoute-t-il, sont « un moyen de rappeler le lien avec l’Église triomphante, un rappel que l’Église n’est pas seulement ici sur Terre, mais aussi unie à ceux qui nous ont précédés et qui sont déjà au Paradis.«
Les reliques dans la dévotion populaire
Rappelons que les reliques jouent un rôle fondamental dans la dévotion populaire chrétienne, en particulier dans l’Église catholique, où elles sont perçues comme un lien tangible avec les saints et avec l’Église triomphante au ciel. Les reliques sont des restes matériels associés à un saint ou à un martyr, comme une partie de son corps ou un objet ayant été en contact avec lui. Dans la tradition chrétienne, ces objets sont vénérés car ils rappellent aux fidèles non seulement la sainteté de la personne qu’ils représentent, mais aussi leur capacité à interceder auprès de Dieu en faveur des croyants.
Le pape Jean-Paul II a mis en lumière l’importance des reliques dans la vie spirituelle des chrétiens. Lors de son homélie pour la fête de la Toussaint en 1999, il a souligné que « les reliques des saints sont une invitation à suivre leur exemple de vie » et que « vénérer les reliques n’est pas seulement un acte de dévotion, mais un acte de foi dans la communion des saints ». Cette communion est essentielle, car elle rappelle que l’Église est un corps vivant, uni non seulement entre les chrétiens vivants, mais aussi avec ceux qui sont au ciel. En vénérant les reliques, les croyants se reconnectent à cette unité mystique.
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Dans la dévotion populaire, les reliques sont souvent associées à des miracles ou des grâces reçues par l’intercession des saints. Les exorcistes, par exemple, utilisent parfois les reliques pour invoquer la protection des saints pendant les rituels, convaincus que la présence de la relique peut provoquer des effets spirituels puissants. Selon certaines croyances populaires, un contact avec une relique peut engendrer des guérisons physiques ou spirituelles. L’exorciste et théologien américain, le Père Gabriele Amorth, a expliqué que les reliques sont un moyen puissant de combattre le mal et de purifier les âmes, affirmant que « le mal fuit en présence des saints et de leurs reliques ».
Les reliques sont également utilisées dans le cadre de pèlerinages, où les fidèles se rendent dans des lieux de vénération pour prier et chercher des grâces. L’importance de ces pratiques dans la dévotion populaire est confirmée par des documents comme le Decretum pro Reliquiis de 1965, publié par le Vatican, qui insiste sur le respect dû aux reliques comme « partie intégrante de la tradition chrétienne ». Ce texte rappelle que la vénération des reliques est fondée non seulement sur la piété populaire mais aussi sur une tradition liturgique et théologique solidement ancrée.