L’Église rappelle une vérité essentielle : une machine ne remplacera jamais l’âme humaine.Dans un monde enivré par la technologie, le Vatican lance une mise en garde cruciale : l’intelligence artificielle (IA), malgré son nom trompeur, n’est ni intelligente, ni autonome, ni capable de discernement moral. Publiée par les Dicastères pour la Doctrine de la Foi et pour la Culture et l’Éducation, la Note Antiqua et nova rappelle une vérité essentielle : l’IA est un outil, non une intelligence véritable, et encore moins un substitut à l’homme.
Alors que certains voient dans ces algorithmes une révolution comparable à l’électricité ou à l’imprimerie, l’Église rappelle que l’homme, créé à l’image de Dieu, ne peut être réduit à une suite de calculs. Loin d’être un simple progrès scientifique, l’IA soulève des questions profondes sur la place de l’homme et la tentation d’un monde entièrement gouverné par la technologie.
Contrairement à l’IA, l’homme est doté d’une âme rationnelle, capable de réflexion, de jugement moral et d’amour. La tradition chrétienne, s’appuyant notamment sur saint Thomas d’Aquin, enseigne que l’homme est une union du corps et de l’esprit, ce qui lui permet de transcender la matière et d’atteindre la vérité.
Or, l’IA n’est qu’un outil sophistiqué, programmée pour exécuter des tâches mais incapable de conscience. Elle ne comprend pas ce qu’elle dit, elle n’a pas de libre arbitre et ne peut porter de jugement moral. Loin d’être une nouvelle intelligence, elle n’est qu’une imitation perfectionnée, une ombre de la véritable pensée humaine.
Une menace pour la dignité humaine
La Note du Vatican met en lumière les risques majeurs que l’IA fait peser sur la société. D’abord, la réduction de l’homme à sa seule fonction productive : en glorifiant l’efficacité technologique, ne risque-t-on pas de juger la valeur des personnes uniquement en fonction de leur utilité ?
Ensuite, l’IA pose un défi moral majeur : qui est responsable des décisions prises par des algorithmes ? Dans un monde où les intelligences artificielles régulent les informations, les embauches, voire la justice, l’homme risque d’être dépossédé de son libre arbitre au profit de processus automatisés, inhumains par nature.
Le Pape François a lui-même alerté sur cette dérive dans son message pour la Journée de la Paix 2024, rappelant que « l’intelligence artificielle ne remplacera jamais la sagesse du cœur ».
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Mais le danger le plus insidieux, selon le Vatican, est la tentation de faire de l’IA une nouvelle divinité. Alors que la société moderne s’éloigne du sacré, certains rêvent d’une intelligence artificielle toute-puissante, omnisciente et omniprésente. Une illusion dangereuse, qui pourrait remplacer la quête spirituelle par un fétichisme technologique.
La Note Antiqua et nova rappelle avec force : « La présomption de remplacer Dieu par une œuvre de ses propres mains est idolâtrie. » Croire que l’homme pourra façonner un être supérieur à lui-même est une erreur ancienne, que la Bible dénonçait déjà avec le Veau d’or.
Dans cette course à la toute-puissance technologique, l’homme risque de perdre son âme. Il n’y a pas d’intelligence véritable sans sagesse, et il n’y a pas de sagesse sans ancrage dans la vérité.
L’intelligence artificielle est un outil, non un maître. Elle ne doit jamais dicter à l’homme ce qu’il doit penser, ni se substituer à la sagesse humaine. Le Vatican rappelle que l’IA, loin d’être une intelligence authentique, est un instrument qui doit rester sous le contrôle de l’homme et de la morale.
La question dépasse donc la simple technologie : c’est une bataille pour l’âme de l’homme. Voulons-nous vivre dans un monde gouverné par des algorithmes ou dans une civilisation fondée sur la liberté, la vérité et la foi ?
L’Église invite à une prise de conscience : la science, aussi avancée soit-elle, ne pourra jamais remplacer la grandeur de l’esprit humain, ni le lien sacré qui unit l’homme à son Créateur. Une machine ne saura jamais aimer, prier ou espérer. Seul l’homme, à l’image de Dieu, en est capable.