Sainte Joséphine Bakhita, née Giuseppina Bakhita le 1er janvier 1869 dans la région du Darfour, au Soudan, incarne un exemple éclatant de foi, de résilience et de charité. Enlevée alors qu’elle n’était qu’une enfant, elle fut vendue à plusieurs marchands d’esclaves, traversant un véritable calvaire de souffrance physique et morale. Sa captivité fut marquée par des cruautés inimaginables, subissant les mauvais traitements d’une servitude sans fin. Pendant ces années d’esclavage, Joséphine portait le nom de Bakhita, signifiant « la chanceuse », mais elle vivait dans une misère humaine totale.
Après de longues années d’humiliation, elle fut enfin libérée en 1889, à l’âge de 20 ans, grâce à l’intervention d’un consul italien, le marquis de Cavalieri. Sa liberté retrouvée ne tarda pas à être suivie d’une rencontre fondamentale pour sa vie : celle de la foi chrétienne. Joséphine fut baptisée à l’âge de 26 ans, adoptant le nom de Joséphine, et entra dans l’Église catholique avec une ferveur profonde, se sentant à la fois libérée de sa captivité terrestre et de la servitude du péché.
En 1893, elle entra chez les Filles de la Charité à Venise, un choix qui marqua le début d’une nouvelle vie consacrée à Dieu. Joséphine se consacra totalement à la prière et aux services qu’elle rendait au sein de la communauté, accueillant tous ceux qui passaient par l’institution, en particulier les pauvres et les opprimés. Elle fit vœu de pauvreté, chasteté et obéissance, devenant religieuse en 1896.
Elle passa le reste de sa vie dans la petite ville de Schio, dans le pays de Vicence, où elle s’éteignit le 8 février 1947, à l’âge de 78 ans. Sa vie fut un modèle de bonté et de générosité, consacrée à l’amour du Christ et à l’aide de tous ceux qui se trouvaient dans le besoin. Elle s’adressait souvent à ses supérieures et aux membres de la communauté avec des mots emplis de foi et d’espérance : « Oh Jésus, fais qu’eux aussi te connaissent et t’aiment ! » Un cri du cœur pour la libération spirituelle de ceux qui, comme elle autrefois, étaient prisonniers de la souffrance et de l’ignorance.
Sainte Joséphine Bakhita a été béatifiée par le pape Jean-Paul II le 17 mai 1992, puis canonisée le 1er octobre 2000. Le Pape François a rappelé sa figure dans son appel à se libérer de l’esclavage moderne, soulignant son intercession pour toutes les victimes de l’esclavage, et ses prières pour que les âmes de ses frères et sœurs en Afrique connaissent la bonté et l’amour de Jésus-Christ.
Son histoire fut également racontée dans le livre Histoire merveilleuse, publié en 1931, qui fit grand bruit en Europe et aux États-Unis, faisant connaître son parcours de souffrance et de foi au monde entier. Aujourd’hui, l’exemple de sainte Joséphine Bakhita demeure une source d’inspiration pour ceux qui se battent contre l’injustice et l’esclavage sous toutes ses formes, et sa mémoire est une prière constante pour la dignité humaine et la liberté spirituelle.
Avec Nominis
