Sainte Scholastique naît au VIᵉ siècle dans une noble famille italienne, aux côtés de son frère jumeau, saint Benoît, père du monachisme occidental. Dès son jeune âge, elle choisit, à l’exemple de son frère, de consacrer sa vie à Dieu. Tandis que Benoît établit la célèbre abbaye du Mont-Cassin et rédige la Règle bénédictine, Scholastique fonde une communauté féminine non loin de lui, vivant dans l’humilité et la prière.
Chaque année, frère et sœur se retrouvent dans une maison située à mi-chemin entre leurs monastères respectifs. C’est lors de leur dernière rencontre que Dieu manifesta de manière éclatante la force de la prière de sainte Scholastique.
Trois jours avant sa mort, désireuse de prolonger sa conversation spirituelle avec son frère, elle lui demande de rester. Mais Benoît, fidèle à sa discipline monastique, refuse. Scholastique, ne pouvant se résoudre à voir partir son frère, s’adresse alors directement à Dieu. Aussitôt, un orage éclate avec une telle violence que saint Benoît est contraint de rester. Ému par cet événement, il lui dit : « Que Dieu tout-puissant te pardonne, ma sœur ! Qu’as-tu fait là ? » À quoi Scholastique répond avec simplicité : « Voilà, je t’ai prié, tu n’as pas voulu m’entendre. J’ai prié mon Seigneur, et Il m’a écoutée. »
Ce miracle, rapporté par saint Grégoire le Grand dans ses Dialogues, illustre la puissance d’une âme entièrement tournée vers Dieu. La charité et la prière de Scholastique obtinrent ce que l’obéissance rigoureuse de Benoît refusait.
Trois jours après cette rencontre, Scholastique rendit son âme à Dieu. Son frère, témoin d’une vision où il vit son âme s’élever sous la forme d’une colombe, l’ensevelit dans la tombe qu’il avait préparée pour lui-même au Mont-Cassin.
Sainte Scholastique est aujourd’hui vénérée comme la patronne de la ville du Mans. Son exemple nous rappelle que l’amour fraternel, sanctifié par la prière, est plus puissant que toutes les règles humaines, et que Dieu écoute toujours ceux qui se confient à Lui avec un cœur pur et fervent.
Avec Nominis
