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Journée internationale des femmes : l’Église n’a pas attendu le féminisme pour honorer les femmes

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Le christianisme n’a jamais eu besoin des revendications modernes pour reconnaître la dignité féminine. Il l’a fait depuis deux mille ans

Hier, samedi 8 mars, le monde célébrait la « Journée internationale des droits des femmes », une occasion souvent récupérée par l’idéologie féministe pour revendiquer une émancipation qui, paradoxalement, a souvent conduit à l’asservissement des femmes sous d’autres formes. Pourtant, l’histoire nous enseigne que personne n’a fait plus pour la dignité des femmes que le christianisme et l’Église. Bien avant que le féminisme moderne n’impose ses dogmes, la foi chrétienne a exalté la place de la femme dans l’histoire du Salut et lui a offert un rôle unique, non en opposition à l’homme, mais en complémentarité, dans une vocation à la sainteté et au don de soi.

Dès les origines, le christianisme a honoré la femme d’une manière inégalée. La plus grande de toutes les créatures humaines n’est autre que la Vierge Marie, Mère de Dieu, celle que l’Ange salua comme étant « comblée de grâce ». Elle est la nouvelle Ève, la femme par excellence, et son humilité fut le chemin par lequel le Christ, le Sauveur du monde, est entré dans l’histoire humaine. Loin d’être une figure passive, elle est une présence active, médiatrice de grâces, modèle de foi et de fidélité absolue à Dieu.

Aux côtés de la Vierge Marie, d’innombrables femmes ont marqué l’histoire chrétienne. Marie-Madeleine fut la première à voir le Christ ressuscité et reçut de Lui la mission d’annoncer cette nouvelle aux apôtres. Dans une époque où le témoignage des femmes était méprisé par la société juive, Jésus lui confia le message le plus essentiel de la foi chrétienne, preuve que l’Église n’a jamais nié la valeur et le rôle fondamental des femmes dans l’histoire du salut.

Le Moyen Âge chrétien vit émerger des figures féminines d’une force incomparable. Jeanne d’Arc, simple bergère, reçut de Dieu la mission de sauver la France et mena les armées du roi avec un courage inébranlable. Elle n’eut besoin ni du féminisme ni des discours idéologiques modernes pour imposer sa place dans l’histoire. Dans le même esprit, Sainte Catherine de Sienne, issue d’une humble famille, devint l’une des figures les plus influentes de son temps. À une époque où les femmes n’avaient que peu de pouvoir politique, elle conseilla les papes et pesa dans les décisions majeures de l’Église, œuvrant pour le retour du siège pontifical à Rome.

Le Carmel, ordre contemplatif, offrit au monde deux figures féminines qui marquèrent à jamais la spiritualité chrétienne. Sainte Thérèse d’Avila, grande réformatrice, fut une mystique et une intellectuelle d’une envergure exceptionnelle. Elle imposa sa réforme avec une détermination qui força l’admiration, y compris des hommes d’Église de son temps. Plusieurs siècles plus tard, Thérèse de Lisieux bouleversa le monde par la profondeur de sa spiritualité de la « petite voie », montrant que la grandeur se trouve dans l’abandon total à l’amour divin.

Le christianisme ne s’est pas contenté d’élever des figures mystiques et contemplatives. L’histoire de l’Église est aussi marquée par des mères, des reines, des éducatrices et des protectrices des pauvres. Sainte Monique incarne l’exemple de la femme chrétienne par excellence : par sa patience et ses prières incessantes, elle obtint la conversion de son fils Augustin, qui devint l’un des plus grands saints et docteurs de l’Église. Sainte Élisabeth de Hongrie, malgré sa position royale, choisit de se consacrer aux plus démunis, renonçant au luxe pour servir le Christ à travers les pauvres.

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Loin de rejeter l’intelligence et la pensée féminine, l’Église permit aussi à des femmes d’influencer profondément la philosophie et la théologie. Édith Stein, philosophe et intellectuelle, d’abord séduite par les idées féministes de son époque, finit par en voir les limites et trouva dans le catholicisme la vérité qu’elle cherchait. Devenue carmélite sous le nom de sœur Bénédicte de la Croix, elle fut arrêtée par les nazis en raison de son origine juive et mourut en martyre, preuve tragique que les idéologies modernes ont souvent conduit à la destruction des femmes plutôt qu’à leur émancipation.

Cette exaltation de la femme dans le christianisme ne date pas d’hier. Dès les premiers siècles, les saintes occupèrent une place centrale dans l’histoire de l’Église. Sainte Anne, mère de la Vierge Marie, est vénérée depuis toujours comme la grand-mère du Christ et un modèle de transmission de la foi. Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, joua un rôle décisif dans la reconnaissance du christianisme et permit la découverte de la Croix du Christ. Sainte Claire d’Assise, disciple de saint François, fonda un ordre féminin dédié à la pauvreté évangélique, montrant que la radicalité évangélique pouvait être vécue avec autant de force par les femmes que par les hommes.

Et que dire de Sainte Thérèse de Lisieux, proclamée docteur de l’Église en 1997 par saint Jean-Paul II, elle est une figure majeure de la spiritualité catholique. Par sa « petite voie », elle enseigne que la sainteté est accessible à tous par l’abandon confiant à l’amour de Dieu et les petits actes quotidiens faits avec amour. Son message de simplicité et d’humilité continue d’inspirer les fidèles à travers le monde. Comme elle l’écrivait dans Histoire d’une âme : « Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre. »

Face à ces figures, il est ironique d’entendre aujourd’hui certains discours victimaires qui voudraient faire croire que la femme n’a eu de place dans l’histoire qu’à partir du XXᵉ siècle, sous l’impulsion de l’idéologie féministe. En réalité, cette dernière a souvent fait plus de mal que de bien aux femmes, les réduisant à une guerre des sexes absurde et à une vision déconnectée de leur vocation profonde.

Le christianisme, lui, n’a jamais eu besoin des revendications modernes pour reconnaître la dignité féminine. Il l’a fait depuis deux mille ans, et continue de le faire en proposant aux femmes un modèle qui dépasse les querelles idéologiques : celui de la sainteté.

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