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Raser Notre-Dame de la Garde et construire une école ?

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On ne marchande pas la Bonne Mère contre une promesse de logement.

Réponse au communiqué de presse de La France Insoumise des Bouches-du-Rhône

Suite au communiqué de La France Insoumise des Bouches-du-Rhône, opposée au financement public de la rénovation de la statue de Notre-Dame de la Garde, Tribune Chrétienne dénonce une offensive idéologique qui confond volontairement le social, l’utilitarisme et le sacré.

Une proposition simple s’impose : et si l’on interrogeait les Marseillais ,et même tous les Français,quelle que soit leur religion ? Posons-leur cette question honnêtement : « Faut-il construire une école et laisser la statue de Notre Dame de la Garde se dégrader ».C’est bien ce que laisse entendre LFI dans ce texte car si il n’y a pas d’entretien du patrimoine, à terme il disparait et lorsqu’il est en ruine il devient plus facile de s’en débarrasser…et de le raser.

En opposant la représentation sacrée emblématique aux besoins sociaux et fonctionnels d’une ville , le parti politique insinue que la foi des Marseillais serait un luxe inutile. Une suggestion aussi absurde qu’indigne. Et s’il fallait trancher, nul doute que les Français, croyants ou non, sauraient reconnaître l’importance de ce lieu pour l’histoire, la mémoire et l’âme de tous les marseillais et de l’ensemble des français.

Notre-Dame de la Garde n’est pas un simple édifice religieux. Elle est le repère des Marseillais, la première silhouette visible depuis la mer, mieux qu’un phare : un signal d’espérance. Rappelons également que Marie, Reine du Ciel ( Regina Cælorum) est aussi honorée par les musulmans, qui vénèrent Mariam, mère de Jésus, dans le Coran et respectée par les juifs, comme une Fille de Sion. Elle n’est pas un simple clocher en haut d’une basilique , sa couronne d’étoiles est le symbole de la Reine des anges ( Regina angelorum) qui domine tous les anges et tous les Saints lui doivent leur sainteté.

Dans son communiqué, LFI ose opposer la rénovation de la statue de Notre Dame aux dépenses pour les écoles, les logements, les transports. C’est un faux dilemme, une confusion volontaire et idéologiquement instrumentalisée. Comme si l’on devait choisir entre soigner le corps ou l’âme. Comme si l’on ne pouvait pas élever une société dans le bien commun tout en respectant ses fondations spirituelles.

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Ce discours, s’il était poussé jusqu’au bout, justifierait qu’on rase toutes les cathédrales, qu’on ferme les musées, qu’on détruise les bibliothèques. Il trahit une conception purement utilitariste de l’humain, sans mémoire, sans transcendance, sans sacré.

Le communiqué va jusqu’à convoquer une loi du régime de Vichy de 1942, jamais abrogée, pour discréditer le financement des travaux. L’argument est aussi grossier qu’indigne. Comparer la rénovation d’un sanctuaire aimé par des générations au régime de Pétain est une offense à l’intelligence et à la foi de millions de fidèles . Cette loi, comme le rappelle Le Figaro, a depuis été réinterprétée et encadrée juridiquement. Il s’agit ici de rénover un patrimoine vivant, non de soutenir un régime abject.

Faut-il rappeler qu’en février dernier, la ministre de la Culture Rachida Dati a proposé de classer Notre-Dame de la Garde au titre des monuments historiques ? Une main tendue de la République, un geste fort de reconnaissance. Mais le diocèse a accueilli cette proposition « avec prudence », préférant « continuer à y réfléchir ». À force de tergiverser, les évêques de France laissent le champ libre à ceux qui voudraient effacer le sacré.

Trop souvent, l’Église paraît absente ou lente à se décider quand il s’agit de défendre ses sanctuaires. Ce silence nourrit les attaques. L’on espère que le nouveau président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Marseille, Monseigneur Aveline, saura insuffler une nouvelle dynamique, lui qui est si attaché au dialogue interreligieux.

À Tribune Chrétienne, nous ne faisons pas de politique. Cette réponse aurait pu être adressée à un élu RN, socialiste ou centriste. Car ce n’est pas la couleur politique qui pose problème, mais l’idée même de remettre en cause la représentation sacrée d’un sanctuaire.On ne marchande pas la Bonne Mère. On ne troque pas une basilique contre une promesse de logement. On ne met pas le sacré aux enchères.

Ceux qui s’attaquent à Notre-Dame de la Garde devraient y passer une heure. Voir les cierges brûler, entendre les silences pleins de prière, observer les enfants, les malades, les anciens qui montent pour confier leur peine ou leur joie. Ils comprendraient que ce lieu est l’âme d’un peuple, et bien plus utile qu’un rond-point ou qu’une autoroute financée à grand frais.Cette statue mérite donc le plus grand respect et un entretien à la hauteur de ce qu’elle représente : La Très Sainte Vierge Marie .

« Quand on arrive à Marseille, ce n’est pas la mairie qu’on cherche du regard, c’est la Bonne Mère », disait un prêtre local. C’est elle qui accueille, qui veille, qui unit. Et vous, Marseillais, Français, croyants ou non : êtes-vous prêts à laisser l’idéologie sacrifier ce qui nous unit ?

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