Né à Reims en 1651 dans une famille bourgeoise aisée et pieuse, Jean-Baptiste de La Salle semblait promis à une brillante carrière ecclésiastique. Chanoine à 16 ans au chapitre de la cathédrale, il entre ensuite au séminaire de Saint-Sulpice à Paris. Mais à la mort de ses parents, sa vie bascule : encore jeune homme, il doit s’occuper de ses six frères et sœurs cadets. Cette charge familiale le pousse à suspendre ses études. Le doute l’effleure : doit-il vraiment poursuivre son chemin vers le sacerdoce ? Soutenu par son père spirituel, il répond « oui » et est ordonné prêtre à l’âge de 27 ans.
Très tôt, Jean-Baptiste est frappé par la détresse des enfants pauvres, sans accès à l’éducation. Il commence par ouvrir des écoles gratuites pour les filles, puis pour les garçons. Loin de la rigueur académique latine réservée à l’élite, il choisit une pédagogie nouvelle : ses élèves apprennent à lire et à écrire en français. L’école devient un lieu accessible, structuré, fraternel. Pour pérenniser cette mission, il fonde l’Institut des Frères des Écoles chrétiennes.
Mais cet engagement radical ne se fait pas sans renoncements. Le jeune prêtre abandonne sa charge de chanoine, distribue son héritage aux pauvres et partage désormais la pauvreté de ses Frères. Ce choix scandalise certains et suscite de nombreuses oppositions : procès des maîtres d’école traditionnels, tensions internes à sa propre congrégation, calomnies… Il traverse l’épreuve dans l’offrande. Son cœur, transpercé, demeure fidèle.Le rayonnement de son œuvre est fulgurant : à sa mort, l’Institut compte déjà plusieurs maisons à travers la France. Aujourd’hui, des milliers d’établissements lasalliens poursuivent son œuvre éducative sur les cinq continents.
Lors du tricentenaire de sa mort, en 2019, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, soulignait dans son homélie : « Jean-Baptiste de La Salle fut un inventeur génial et créatif dans sa vision pour l’école, dans sa conception de l’enseignement et de la pédagogie. » Un éloge que le pape François confirmera peu après, appelant à réhabiliter la vocation du maître d’école et à s’inspirer du modèle lasallien.
Jean-Baptiste de La Salle, humble prêtre de Reims, avait compris que l’éducation n’était pas seulement un acte d’instruction, mais une mission de salut. Éduquer, pour lui, c’était conduire les âmes vers Dieu.
Sa mémoire est célébrée chaque 7 avril.
Source Nominis
