Évêque de Cracovie, martyr (+ 1079)
En Pologne, son nom est vénéré comme celui d’un héros de la foi : saint Stanislas de Szczepanów, évêque de Cracovie et martyr, fut l’un des premiers témoins de la résistance de l’Église face à un pouvoir injuste. Né vers 1030, son père, à sa naissance, aurait prononcé cette prière prophétique : « Sois et glorifie Dieu ». Toute la vie de Stanislas fut en effet une offrande à la gloire du Seigneur.
Formé à Cracovie et à Gniezno, il poursuivit ses études durant sept années auprès des bénédictins de Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Ce séjour en terre française, à l’époque où la réforme clunisienne commençait à rayonner, laissa en lui une empreinte durable. Il en revint convaincu que la Pologne, encore jeune chrétienté, avait besoin de cette réforme évangélique et monastique.
Ordonné prêtre, il se fit prédicateur infatigable du renouveau spirituel, jusqu’à être nommé à 36 ans évêque de Cracovie. Pasteur attentif, il visitait personnellement chaque année chacun de ses prêtres, soutenait les pauvres, et défendait les mœurs chrétiennes dans un royaume encore fragile.
Mais sa fidélité à l’Évangile le mit bientôt en conflit avec le roi Boleslas II, dit « le Cruel ». Ce dernier menait une vie de débauche et de tyrannie. Stanislas, fidèle à sa conscience de pasteur, l’exhorta publiquement à se repentir. Devant son obstination, il alla jusqu’à excommunier le roi et lui interdire l’entrée des églises. Ce geste courageux lui valut le martyre : le 11 avril 1079, alors qu’il célébrait la messe, le roi en personne le frappa à mort au pied de l’autel.
Saint Stanislas est canonisé en 1253 par le pape Innocent IV. Patron de la Pologne, il demeure un symbole de courage chrétien, de fidélité à la vérité et de résistance face à l’arbitraire.
À l’occasion du 750e anniversaire de sa canonisation, saint Jean-Paul II lui rendit hommage dans une lettre à l’archidiocèse de Cracovie, saluant en lui un pasteur exemplaire, un défenseur de la civilisation chrétienne et un témoin de la fidélité jusqu’au sang.À l’heure où l’Église est parfois tentée par les compromissions, le témoignage de saint Stanislas demeure un appel brûlant à l’intégrité évangélique et à la sainteté pastorale.
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