Chaque année, la fête de Pâques éclaire le monde d’une lumière inégalée. Elle ne célèbre ni un souvenir, ni une idée, mais un événement réel et unique dans l’histoire de l’humanité : la Résurrection de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, vainqueur de la mort et du péché.
Selon l’Évangile de saint Matthieu, après la crucifixion et la mise au tombeau, « un ange du Seigneur, descendu du ciel », dit aux femmes venues au sépulcre : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. » (Mt 28, 5-6).Ce fait historique, attesté par les évangélistes, par les Apôtres et les premiers disciples, constitue le fondement même de la foi catholique. Saint Paul l’enseigne sans détour : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine » (1 Co 15, 17).
La foi de l’Église ne repose pas sur une philosophie ni sur un idéal moral, mais sur le témoignage des témoins du Ressuscité, sur le tombeau vide, sur l’irruption de la vie éternelle dans notre monde de corruption. Le Catéchisme de l’Église catholique l’affirme : « La Résurrection de Jésus est la vérité culminante de notre foi en Jésus-Christ » (CEC §638).Les grands Docteurs de l’Église ont toujours souligné la centralité de ce mystère. Saint Augustin déclarait : « La Résurrection du Seigneur est notre espérance. » Saint Jean Chrysostome s’exclame dans sa célèbre homélie pascale :« Que personne ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous en a libérés. »
Quant à saint Thomas d’Aquin, il enseigne que la Résurrection du Christ est « cause exemplaire de notre résurrection », source de foi et de justification. Il explique qu’« en ressuscitant, le Christ montre sa divinité et la vérité de tout son enseignement ».
La Résurrection n’est donc pas une consolation spirituelle ni un simple symbole : elle est le commencement d’une nouvelle création. Par elle, le Christ triomphe définitivement du prince de ce monde. Il rouvre les portes du paradis, fermées par le péché d’Adam, et donne à ceux qui lui sont unis par la grâce la promesse de la vie éternelle.
Le Catéchisme l’exprime en ces termes :« Le Christ ressuscité, vivant dans son Église, est la source de notre propre résurrection » (CEC §655).La liturgie de la nuit pascale chante cette victoire dans l’Exultet :
« Ô nuit bienheureuse, toi seule as pu connaître le moment où le Christ, sorti des enfers, est ressuscité d’entre les morts ! »
À Pâques, l’Église proclame solennellement que la mort n’a plus le dernier mot. L’humanité n’est pas enfermée dans un destin de ténèbres, mais appelée à la lumière. Le Christ ressuscité, glorieux, apparaît aux siens, leur transmet la paix et leur confie une mission : annoncer cette Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre.La Résurrection, enfin, est un appel à la conversion. Saint Paul exhorte :
« Recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Songez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. » (Col 3, 1-2)
Ainsi, en cette fête de Pâques, l’Église rend grâce au Seigneur ressuscité, elle proclame la victoire de la vie sur la mort, et elle invite chaque âme à vivre dès ici-bas de la vie nouvelle du Ressuscité, dans la foi, l’espérance et la charité.
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia.
Saintes fêtes de Pâques !