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[ Conclave] La fidélité à la loi divine : défi d’un prochain pontificat à haut risque

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La mort du pape François a suscité une émotion mondiale, amplifiée par un style personnel chaleureux et une grande habileté médiatique.

La mort du pape François a donné lieu à une vague d’hommages planétaires. Dirigeants politiques, représentants religieux et personnalités de la culture ont salué sa mémoire, souvent plus pour sa capacité à dialoguer avec le monde que pour sa fidélité doctrinale. Parmi ceux qui ont exprimé leur reconnaissance, nombreux sont ceux qui, tout au long de son pontificat, se sont pourtant montrés critiques, voire hostiles, aux enseignements fondamentaux de l’Église.

L’émotion populaire suscitée lors de ses funérailles révèle surtout l’importance nouvelle accordée au style papal : François, par son langage simple, ses gestes spontanés et sa grande capacité de communication, a su toucher les cœurs. Mais cette popularité révèle aussi une évolution préoccupante : l’apparence, le style personnel, semblent désormais jouer un rôle déterminant dans l’évaluation d’un pontificat, parfois au détriment du contenu doctrinal et de la fidélité à la mission reçue du Christ.

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Face à cette tentation de juger un pape à l’aune de sa capacité à séduire le monde, l’Église est appelée à un discernement courageux : choisir un successeur de Pierre qui, plus que d’être applaudi par le monde, soit fidèle à Dieu et à la vérité de l’Évangile.

La véritable charité ne saurait être séparée de l’obéissance aux commandements divins. « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements […]. Celui qui a mes commandements et les garde, celui-là m’aime » (Jn 14, 15. 21). C’est cette fidélité que devra porter le futur pape, à contre-courant d’une époque où le « discernement » est parfois invoqué pour diluer l’exigence morale.

Sous le dernier pontificat, certaines interprétations, notamment autour d’Amoris Lætitia et au sein d’instituts romains prestigieux, ont laissé entendre que la charité pourrait justifier des actes objectivement contraires à la loi divine. Cette approche, que certains qualifient d’« hérésie de la charité », risque de faire perdre de vue que la miséricorde n’abolit jamais la vérité, mais conduit à elle.Comme le soulignait Blaise Pascal dans ses Lettres provinciales : « Iam non peccant, licet ante peccaverint » (« ils ne pèchent plus, bien qu’auparavant ils aient péché »). Cette remarque ironique reste tristement actuelle, alors que l’Église est tentée de minimiser la gravité du péché au nom d’une compassion mal comprise.

Le défi est immense : restaurer l’unité entre foi droite (orthodoxie) et vie droite (orthopraxie), réaffirmer que la doctrine n’est pas un idéal inatteignable mais la route sûre vers la sainteté. La « vie en abondance » promise par le Christ (cf. Jn 10,10) ne se mesure pas à la popularité médiatique, mais à la fidélité à la vérité qui libère.

À l’heure du choix, l’Église devra se souvenir que « plaire au monde » n’a jamais été la mission du successeur de Pierre. Son rôle est de conduire le peuple de Dieu à la vie éternelle, même au prix de l’impopularité. Plus que jamais, il faudra prier pour que l’Esprit Saint inspire aux cardinaux un choix selon le cœur de Dieu.

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