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Septième Congrégation générale des cardinaux : entre prière, économie et fractures ecclésiales

Congrégation générale des cardinaux - DR
Congrégation générale des cardinaux - DR
Les cardinaux ont poursuivi leurs travaux en vue du conclave du 7 mai. Gestion économique, unité de l’Église et renonciation du cardinal Becciu ont marqué cette septième session, placée sous le signe de la gravité et de la prière.

Hier, mercredi 30 avril, 181 cardinaux — dont 124 électeurs — se sont retrouvés en Congrégation générale dans l’Aula du Synode pour aborder les grands enjeux de l’Église à la veille du conclave. Cette septième session a été principalement consacrée aux questions économiques du Saint-Siège et de la Cité du Vatican.

Le cardinal Reinhard Marx, coordinateur du Conseil pour l’économie, a dressé un état des lieux des défis financiers actuels, soulignant l’urgence d’une gestion durable au service de la mission du successeur de Pierre. Ont également pris la parole les cardinaux Kevin Farrell (investissements), Christoph Schönborn (surveillance de l’IOR), Fernando Vérgez Alzaga (gouvernance) et Konrad Krajewski (aumônerie apostolique), chacun développant les problématiques propres à son champ d’action.

Mais les préoccupations n’ont pas été que matérielles. Quatorze interventions ont mis en lumière la souffrance provoquée par la polarisation au sein de l’Église et les divisions croissantes dans la société. L’ecclésiologie du Peuple de Dieu, les vocations religieuses en baisse, et la cohérence entre évangélisation et vie chrétienne ont occupé une place importante. Plusieurs cardinaux ont rappelé que la synodalité ne peut être dissociée de la collégialité épiscopale, si l’on veut qu’elle soit facteur d’unité et non de confusion.

La messe de suffrage pour le pape François, célébrée le même jour dans le cadre du cinquième jour des novendiali, a été présidée par le cardinal Leonardo Sandri. Dans son homélie, le vice-doyen du Collège cardinalice a souligné que « régner, c’est servir », en évoquant les gestes forts du pontificat de François, notamment le baiser des pieds des dirigeants sud-soudanais, ou encore le lavement des pieds dans les lieux de souffrance.

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Deux déclarations officielles ont marqué la matinée. La première est un appel à la prière adressé au peuple chrétien : « Face à la grandeur de la tâche imminente et aux urgences des temps présents, il est avant tout nécessaire de se faire les instruments humbles de l’infinie Sagesse et Providence du Père céleste, dans la docilité à l’action de l’Esprit Saint. » La prière des fidèles est décrite comme la vraie force d’unité du Corps du Christ.

La seconde déclaration concerne des questions de procédure. Il y est confirmé que tous les cardinaux électeurs ,y compris ceux dépassant la limite de 120 fixée par Universi Dominici Gregis — participeront au conclave, conformément à une dispense accordée par le pape François. Concernant le cardinal Giovanni Angelo Becciu, la Congrégation a pris acte de sa décision de ne pas prendre part au vote, saluant « un geste de responsabilité pour la paix et la communion ». Toujours présumé innocent, le cardinal Becciu attend son procès en appel prévu en septembre, alors que de récentes révélations suggèrent des pressions exercées sur Mgr Perlasca pour orienter son témoignage.

À six jours de l’ouverture du conclave, l’Église universelle s’unit dans la prière. Entre les appels à la réforme, les blessures non refermées et les défis de gouvernance, les cardinaux sont appelés à discerner non pas selon les logiques du monde, mais à l’écoute de l’Esprit Saint.

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