Missionnaire en Corée (+ 1839)
Né à Marcoux, dans les Basses-Alpes, le 7 octobre 1803, Jacques Chastan grandit au cœur d’une famille profondément chrétienne. Attiré très tôt par le sacerdoce, il fut ordonné prêtre en 1826, à l’âge de 23 ans, et répondit sans réserve à l’appel missionnaire. Dès l’année suivante, il quittait la France pour Macao, porte d’entrée vers l’Extrême-Orient, où il se préparait à la mission dans l’une des terres les plus hostiles au christianisme : la Corée.
À l’époque, entrer en Corée en tant que prêtre catholique était passible de mort. Pourtant, à la fin de l’année 1836, le père Chastan franchit la frontière du royaume interdit, porté par le zèle apostolique et l’appel pressant de ces néophytes coréens qui attendaient un prêtre comme une terre assoiffée attend la pluie. « Si quelque chose pouvait diminuer la joie que nous éprouvons en ce moment de départ, ce serait de quitter ces fervents néophytes que nous avons eu le bonheur d’administrer pendant trois ans », écrivait-il à la veille de son entrée en Corée, dans une lettre empreinte de charité et de ferveur.Durant trois années, il partagea la vie cachée des chrétiens coréens, souvent persécutés, les instruisant dans la foi, administrant les sacrements dans la clandestinité, et se dépensant sans compter pour les âmes. Sa charité, sa douceur et son ardeur apostolique frappèrent durablement les esprits.
Mais la persécution finit par le rattraper. Arrêté en 1839, avec plusieurs autres missionnaires et catéchistes, il confessa le Christ avec courage devant ses juges. Refusant de renier sa foi ou de révéler le nom des fidèles, il fut condamné à mort. Le 21 septembre 1839, il fut décapité à Séoul. Il avait 35 ans.
Son martyre, comme celui de tant d’autres serviteurs de Dieu en terre coréenne, ne fut pas vain. Le sang de Jacques Chastan devint semence de chrétiens. Le 6 mai 1984, à Séoul, saint Jean-Paul II, lors de sa visite apostolique, canonisa 103 martyrs de Corée, dont Jacques Chastan, réunissant dans une même couronne de gloire prêtres, laïcs, catéchistes, hommes, femmes et enfants, tous témoins de la foi jusqu’au bout.
Aujourd’hui encore, l’Église en Corée, dynamique et fervente, porte l’empreinte de ces missionnaires qui ont tout donné pour l’Évangile. Le nom de saint Jacques Chastan demeure dans les cœurs comme celui d’un apôtre fidèle, d’un ami du Christ et d’un frère pour tous ceux qui veulent vivre l’Évangile jusqu’au don total.
Avec nominis