Ce mardi après-midi, dans un climat de recueillement empreint de gravité, les 133 cardinaux électeurs ont entamé leur procession solennelle vers la Chapelle Sixtine, après un temps de prière dans la Chapelle Pauline. À 16h23, la marche avait commencé ; à 16h43, tous étaient entrés dans le lieu sacré où s’écrira l’avenir de l’Église.
Conformément au rituel séculaire, ils ont entonné ensemble le Veni Creator Spiritus, invoquant l’Esprit Saint pour les éclairer dans leur discernement. Peu après, chacun d’eux a prêté serment, la main posée sur les Évangiles, jurant de respecter le secret absolu du conclave et de remplir avec fidélité leur mission en cas d’élection.Dans la vidéo diffusée peu après leur entrée en conclave, on peut voir les cardinaux réunis dans la Chapelle Sixtine, prêtant serment un par un sur l’Évangile. Ce geste solennel, accompli devant Dieu, marque l’entrée définitive dans le silence sacré de l’élection.
La sécurité a été renforcée à l’intérieur du Vatican dès le début d’après-midi. Comme prévu, les signaux de téléphonie mobile ont été perturbés afin d’empêcher toute communication extérieure. Les effets de cette « schermatura » se sont fait ressentir jusque sur la place Saint-Pierre, où les applications de messagerie ont cessé de fonctionner.
À 14h20, le cardinal indien Geoirge Jacob Koovakad, doyen des diacres de 51 ans, s’est vu confier la fermeture solennelle de la Chapelle Sixtine, immédiatement après le « Extra omnes » prononcé par Mgr Ravelli, Maître des célébrations liturgiques pontificales. Les portes se sont refermées sur le monde extérieur.
Durant la durée du conclave, les cardinaux logeront à la maison Sainte-Marthe. La chambre 201, occupée pendant douze ans par le pape François, est restée scellée, symbole de la vacance du Siège apostolique. Certains électeurs ont été accueillis dans le bâtiment voisin, appelé « Sainte-Marthe vieille ». Le cardinal non-électeur Angelo Acerbi, âgé de 99 ans, demeure au quatrième étage de la résidence.
À l’extérieur du Vatican, les commentaires ont été nombreux. Vladimir Luxuria a exprimé son souhait d’un pape « qui ne referme pas les portes de l’Église », en louant des figures comme Matteo Zuppi ou Peter Turkson. De son côté, le syndicaliste Maurizio Landini a salué l’héritage du pape François, rappelant qu’il « mettait toujours le travail au centre, et non le profit ».
Le conclave est désormais en cours. Dans le silence imposé par les voûtes de la Chapelle Sixtine et sous les regards peints du Jugement dernier, l’Église se tourne vers l’invisible, dans l’attente du choix de Dieu.