L’élection du cardinal Robert Prevost comme pape Léon XIV a provoqué une vague de réactions sans précédent dans les capitales du monde entier. Des félicitations officielles, des attentes spirituelles, et parfois aussi des sous-entendus politiques. De Moscou à Washington, de Jérusalem à Paris, les chefs d’État et responsables religieux ou civils ont tenu à marquer cet événement historique. Tour d’horizon.
À Moscou, Vladimir Poutine a félicité le nouveau pape, exprimant sa « confiance dans un dialogue constructif fondé sur des valeurs chrétiennes partagées », tout en souhaitant « santé et succès dans sa haute mission ». Un message de courtoisie, mais aussi un signal diplomatique, à l’heure où le Vatican maintient une ligne critique sur la guerre en Ukraine.À Kyiv, Volodymyr Zelensky a répondu avec gratitude : « Nous espérons que le soutien du Vatican pour une paix durable se poursuivra. » Le président ukrainien a salué la « position cohérente du Saint-Siège en faveur du droit international et de la protection des civils », tout en souhaitant « sagesse, force spirituelle et physique » au nouveau pontife.
🟥VIDEO : Retour sur un moment historique dans la Chrétienté
— Tribune Chrétienne (@tribuchretienne) May 9, 2025
L'arrivée du Pape Léon XIV sur le balcon central de la basilique Saint Pierre . Un pape ému aux larmes devant la foule du Peuple de Dieu qui scande " Papa Leone , Papa Leone ..!"
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En Israël, Isaac Herzog a salué Léon XIV comme « un bâtisseur de ponts entre les religions » et exprimé son souhait de renforcer « les relations entre Israël et le Saint-Siège ». Benjamin Netanyahu a également envoyé ses félicitations, qualifiant cette élection de « moment d’espoir et de réconciliation entre les croyants ».
Depuis Paris, Emmanuel Macron a souligné le caractère historique de l’événement : « En ce 8 mai, que ce nouveau pontificat soit celui de la paix et de l’espérance. » Une formule sobre, mais en cohérence avec le style diplomatique français.Les anciens présidents américains, de Barack Obama à George W. Bush, en passant par Joe Biden, ont unanimement salué l’élection du premier pape américain. « C’est un jour historique pour les États-Unis », a déclaré Obama. Bush a appelé à « prier pour le succès de Léon XIV dans sa mission au service des plus pauvres ».
Le vice-président JD Vance, quant à lui, a exprimé sa foi : « Je suis certain que des millions de catholiques américains prieront pour le succès de son pontificat. Que Dieu le bénisse ! » Un message conciliant, malgré les critiques que Léon XIV avait exprimées envers lui lorsqu’il était cardinal, notamment sur sa conception de l’amour du prochain.Ursula von der Leyen a souhaité un pontificat « guidé par la sagesse, la paix et le dialogue ». Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a salué une voix « forte pour la justice sociale et la dignité humaine ». Pedro Sánchez a souligné la défense des droits humains, et Viktor Orbán, en Hongrie, a simplement tweeté : « Habemus Papam ! Une nouvelle espérance. »
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De son coté, La famille royale espagnole s’est dite « inspirée par son appel à la paix », tandis que Friedrich Merz, le chancelier allemand, a estimé que le pape « offre guidance et espérance dans un monde troublé ».
Dans le monde arabe, le président libanais Joseph Aoun a souhaité que Léon XIV « renforce le dialogue entre les religions », tandis que les Émirats arabes unis ont espéré une impulsion en faveur de la coexistence interreligieuse. Même tonalité au Kenya, où le président Ruto a prié pour « une voix pour les sans-voix ».
En Amérique du Sud, le président brésilien Lula a espéré que le nouveau pape « poursuivra l’héritage de François » dans la défense des pauvres et de la planète. La présidente du Pérou, Dina Boluarte, a rappelé que Robert Prevost était devenu citoyen péruvien en 2015 et a salué « un moment historique pour le pays ».Enfin, le président argentin Javier Milei a félicité le pape dans un style plus énigmatique, postant une image générée par intelligence artificielle d’un pape à tête de lion, accompagnée de la phrase : « Les forces du ciel ont rendu leur verdict. »
Les évêques français, par la voix de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, ont vu dans le choix du nom « Léon » une « belle promesse », rappelant l’héritage du pape Léon XIII en matière de doctrine sociale. « Il a souligné la continuité avec François tout en affirmant sa propre voie », a-t-il déclaré.
À Chicago, ville natale du pape, l’émotion est vive. Le maire Brandon Johnson a salué avec humour : « Tout ce qu’il y a de mieux, y compris le pape, vient de Chicago. » Le Chicago Tribune lui a consacré sa une : « Un missionnaire devenu pape ».
Dans le contexte mondial actuel, l’élection d’un pape américain provoque à la fois espoir, curiosité et inquiétude. Si le pape Léon XIV veut rassembler et bâtir des ponts, il devra aussi naviguer entre attentes contradictoires. Le monde entier, croyant ou non, regarde désormais vers Rome.