Le déroulement d’un conclave est protégé par l’exigence absolue du secret, sous peine d’excommunication pour les cardinaux qui y contreviendraient. Pourtant, comme le rapporte Il Corriere della Sera, certaines indiscrétions commencent à émerger, dévoilant les coulisses du scrutin qui a porté Léon XIV au trône de saint Pierre.Selon le media italien, l’élection de Robert Francis Prevost, devenu Léon XIV, n’est pas le fruit du hasard. Dès janvier 2023, après la mort de Benoît XVI, le pape François avait fait venir Prevost à Rome, l’avait créé cardinal et l’avait « indiqué à plus d’un titre comme son propre successeur ». Cette manœuvre visait clairement à orienter la succession et à assurer la continuité de son pontificat.
Lors du premier scrutin du 7 mai, les cardinaux Robert Francis Prevost et Pietro Parolin arrivaient en tête des votes. Le Corriere della Sera avance des chiffres « non vérifiables » : le cardinal Prevost aurait recueilli 38 voix contre 49 pour Parolin, sur les 133 cardinaux électeurs. D’autres sources attribuent un score plus élevé à Prevost. Cette situation risquait d’entraîner une impasse puisque ni l’un ni l’autre n’atteignait la majorité des deux tiers requise pour l’élection.
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le cardinal Pietro Parolin, qui passait pour le grand favori du conclave, semblait en position de force. Ainsi, lorsque la fumée blanche est apparue après seulement quatre tours de scrutin, beaucoup pensaient que le secrétaire d’État avait été élu. Pourtant, selon les informations rapportées par la rédaction italienne , un autre cardinal serait intervenu pour convaincre Parolin de se retirer. Ce retrait a permis aux votes en faveur de Parolin de se reporter sur Prevost, scellant ainsi son élection sous le nom de Léon XIV.
Le journal transalpin décrit également une « opération sophistiquée » menée en amont du conclave pour consolider les soutiens autour du prélat Prevost, déjouant les espoirs de Parolin. Ce mouvement a rapidement permis de former une majorité stable, conformément à une tradition appelée « pia fraus » (expression latine signifiant « tromperie pieuse », désignant l’usage de présenter publiquement l’élection comme unanime pour préserver l’image d’unité de l’Église), même si les débats et les divisions ont été bien réels.
Sitôt élu, Léon XIV a affiché sa volonté de gouverner sans tergiverser. Il a suspendu la règle coutumière selon laquelle les chefs de dicastères et les secrétaires de la Curie Romaine perdent leur charge à la mort du pape. Selon Il Corriere della Sera, le nouveau souverain pontife a décidé de maintenir tous les responsables en sursis, en réservant lui-même les confirmations ou les nominations « selon sa volonté ». Près de 400 postes sont ainsi en attente de ses décisions, annonçant les contours d’un pontificat marqué par une volonté d’affirmation et de recentralisation.