Dans une interview diffusée hier soir sur TF1, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’organiser un référendum pour légitimer l’euthanasie en France, si le projet de loi en cours venait à être bloqué au Parlement. Cette proposition, loin d’apaiser les tensions, soulève des inquiétudes profondes sur la dérive législative qui menace les principes fondamentaux de la dignité humaine et du caractère sacré de la vie.
Le président Macron a ouvertement évoqué la possibilité d’organiser un référendum pour légitimer l’euthanasie en France, en cas de blocage de la proposition de loi au Parlement. Le président de la République a expliqué que, si la proposition de loi sur l’aide à mourir venait à être « bloquée », il pourrait envisager un référendum pour « débloquer la situation » et permettre aux Français de « s’exprimer ».
« Je ne le ferai que si c’était bloqué », a ajouté le président, précisant que cela ne serait une option qu’en cas d’« enlisement » du débat parlementaire. Ces propos ouvrent un nouveau chapitre dans un débat de société déjà tendu, où l’Église catholique et de nombreuses voix s’inquiètent d’une législation qui permettrait la légalisation de l’euthanasie.
Le texte en question, actuellement en débat à l’Assemblée nationale, visait initialement à traiter de situations exceptionnelles de fin de vie. Toutefois, les récentes évolutions législatives ont largement étendu son champ d’application, suscitant de vives inquiétudes. Selon un communiqué de presse d’Alliance VITA, publié le 2 mai 2025, les députés ont adopté en commission des affaires sociales une version du projet de loi qui « légalise sans distinction l’euthanasie et le suicide assisté ». Un texte qui, tout en refusant d’assumer les termes de « euthanasie » et de « suicide assisté », contribue à entretenir une confusion dramatique.
L’ambiguïté des termes employés masque la gravité du projet de loi, qui, loin de se limiter à des situations de fin de vie, ouvre la voie à l’aide à mourir pour des personnes atteintes de maladies chroniques ou psychiques. Un élargissement qui brise un tabou moral fondamental : celui de la valeur intrinsèque de chaque vie humaine, quelles que soient les souffrances traversées.
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Alliance VITA souligne que la proposition de loi met également en péril le discernement des individus appelés à prendre la décision d’avoir recours à l’euthanasie. Le texte présume que des personnes sous tutelle ou souffrant de troubles psychiques peuvent exprimer une volonté libre et éclairée, sans aucune évaluation préalable par des professionnels de la santé mentale. Ce manque de rigueur dans la prise en compte des capacités décisionnelles constitue un grave manquement à la protection des plus vulnérables.
Les partisans de ce texte, à commencer par Emmanuel Macron, prétendent offrir une solution humanitaire à ceux qui souffrent. Mais, comme le rappelle Alliance VITA, cette approche repose sur une vision déshumanisée de la souffrance, qui privilégie la mort plutôt que l’accompagnement. Le texte ne résout en rien les carences du système de soins français, qui se trouve en réalité dans un état de grande insuffisance. Le manque de soins palliatifs, largement insuffisants en France, est un problème urgent qui devrait être traité en priorité, avant même de considérer l’option de l’euthanasie.
En évoquant un référendum, Emmanuel Macron s’engage dans une voie risquée. La question de l’euthanasie est d’une importance capitale et ne peut être réduite à une consultation populaire. Le président a expliqué que ce référendum permettrait aux Français de « s’exprimer », mais dans un contexte où les implications morales et éthiques de cette loi sont profondes, il est difficile de considérer un tel référendum comme une solution adéquate. Peut-on vraiment soumettre à un vote populaire la question de savoir si l’on doit légaliser l’option de la mort pour ceux qui souffrent ?
Le recours à un référendum sur un sujet aussi fondamental met en péril les principes moraux qui doivent guider notre société. Emmanuel Macron semble vouloir utiliser cette méthode pour forcer une issue, si le texte ne parvient pas à obtenir la majorité parlementaire. Cela représente une tentative de légitimer une pratique immorale par la pression populaire, alors que l’Église et de nombreuses voix dans la société rappellent que la vie humaine doit toujours être respectée, et ce, même dans la souffrance.
Rappelons que la souffrance humaine ne doit jamais être une justification pour accepter la mort légalisée, mais qu’au contraire, nous devons investir dans des soins dignes et dans l’accompagnement des malades. Le respect de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, est un principe fondamental qui doit prévaloir face à toute législation qui chercherait à faire de la mort une option.