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Euthanasie : 600 professionnels alertent sur une société qui banalise la mort au nom de la compassion

Olivier Falorni - DR
Olivier Falorni - DR
"inclure les souffrances psychiques dans les critères d’éligibilité à l’euthanasie revient à institutionnaliser l’abandon"

Alors que 600 professionnels de santé mentale publient dans Le Figaro un appel retentissant contre la proposition de loi Falorni sur l’euthanasie, l’Église de France, elle, donne l’étrange impression de parler à voix basse, de peur de déranger. Ce collectif de soignants ose poser la question que la hiérarchie catholique n’ose plus formuler clairement : comment peut-on prétendre prévenir le suicide tout en légitimant la mort provoquée ?

Les signataires alertent avec fermeté : inclure les souffrances psychiques dans les critères d’éligibilité à l’euthanasie revient à institutionnaliser l’abandon. Leur position est claire, radicale, engagée pour la vie. Ils refusent que la médecine devienne une porte d’entrée vers le néant, que l’acte de soigner devienne un geste d’élimination.

« Comment peut-on prétendre prévenir le suicide tout en légitimant la mort provoquée ? »

Selon eux, la société envoie un message terrible : certaines vies ne vaudraient plus la peine d’être vécues. Ce simple signal peut suffire à faire basculer ceux qui vacillent déjà. « C’est une ligne rouge que nous ne devons pas franchir », insistent-ils. Leur rôle, affirment-ils, est d’aider la personne en détresse à retrouver sa place dans le monde, à ne pas céder à ce sentiment d’inexistence qui ronge.Légaliser la mort provoquée, affirment-ils, c’est affirmer qu’il existe des souffrances qu’on ne cherche plus à soulager mais à faire taire.

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Dans une société qui prétend lutter contre le suicide et promouvoir la santé mentale, cette logique relève, selon eux, d’un profond cynisme.Leur cri rejoint celui de nombreux observateurs qui redoutent une bascule anthropologique : la transformation progressive du soin en abandon, de la compassion en renoncement, et du droit en sentence. Ils s’inquiètent aussi d’un glissement inévitable, déjà observé dans d’autres pays, où les “exceptions” deviennent la norme.Pendant ce temps, la parole de l’Église reste timide et confuse. Trop souvent technocratique, elle semble avoir oublié de nommer Dieu, préférant les tournures prudentes à la clarté de l’Évangile.

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