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Sainte Madeleine-Sophie Barat

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À l’inverse de ce qu’elle avait subi dans sa jeunesse, sainte Madeleine-Sophie choisit de « libérer les âmes » plutôt que de les enfermer


Fille d’un humble vigneron de Joigny, en Bourgogne, née en 1779, Madeleine-Sophie Barat est l’une de ces saintes françaises dont l’influence a dépassé les frontières et les siècles. Rien ne la prédestinait à fonder un institut international dédié à l’éducation chrétienne des jeunes filles, sinon une volonté forgée très tôt dans l’épreuve, et une foi profonde en l’amour du Cœur du Christ.

Elle reçoit une formation sévère de son frère Louis, prêtre, de onze ans son aîné, qui lui enseigne avec rigueur le grec et le latin. Mais cette éducation, marquée par la dureté et l’ascèse, la prive aussi de tendresse et de liberté. À vingt ans, elle quitte Joigny pour Paris. Là, une rencontre providentielle bouleverse son avenir : le père jésuite Joseph Varin devient son guide spirituel. Ensemble, ils conçoivent un projet audacieux pour l’époque : instruire chrétiennement les jeunes filles de la noblesse et de la bourgeoisie montante, souvent délaissées par les structures ecclésiales postrévolutionnaires.Dès 1801, à Amiens, naît le premier pensionnat des Religieuses du Sacré-Cœur, avec des constitutions inspirées de celles de la Compagnie de Jésus. L’œuvre se développe rapidement : en 1850, l’Institut compte déjà soixante-cinq maisons en France et à l’étranger. La fondatrice voyage sans relâche, visitant, encourageant, corrigeant, mais toujours dans un esprit de douceur et de liberté intérieure.

À l’inverse de ce qu’elle avait subi dans sa jeunesse, sainte Madeleine-Sophie choisit de « libérer les âmes » plutôt que de les enfermer. Son charisme éducatif repose sur une profonde intériorité spirituelle et une attention délicate aux besoins de chaque élève, sans jamais céder à la médiocrité.Elle s’éteint à Paris en 1865, laissant derrière elle une œuvre vivante, portée par des générations de religieuses fidèles au Cœur du Christ. Le pape Pie XI la canonise en 1925, reconnaissant en elle une éducatrice de sainteté et de lumière pour les jeunes filles et pour l’Église.

Avec nominis

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