Le 20 juin , le député libéral-démocrate Chris Coghlan a voté en faveur du projet de loi britannique sur l’aide médicale à mourir. Deux jours plus tard, lors de la messe dominicale à l’église Saint-Joseph de Dorking, dans le comté du Surrey, le père Ian Vane a pris une décision rare mais cohérente : refuser la communion au parlementaire, qu’il avait pourtant averti à l’avance.
En effet, le prêtre l’avait prévenu que voter pour cette loi reviendrait à persévérer publiquement dans une faute grave, et que cela l’empêcherait de recevoir l’Eucharistie. Le député a réagi en dénonçant publiquement ce refus, qualifiant l’attitude du prêtre d’« outrageante », et s’en est plaint à son évêque, Mgr Richard Moth. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Chris Coghlan a accusé le père Vane d’avoir « miné la légitimité des institutions religieuses » et de porter atteinte au processus démocratique. Il s’est également dit choqué pour sa famille, ses électeurs et même pour les membres de sa paroisse. Mais la décision du prêtre a été largement soutenue. Loin de reculer, le père Ian Vane a réaffirmé publiquement sa position en déclarant à la BBC : « En tant que prêtres, nous sommes les gardiens des sacrements. »
De nombreux internautes et fidèles catholiques lui ont témoigné leur reconnaissance, rappelant que l’Église ne peut pas trahir sa mission sous prétexte d’ouverture.
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Le Saint-Siège, dans sa note doctrinale sur l’engagement des catholiques en politique, enseigne que « ceux qui participent directement aux organes législatifs ont l’obligation grave et évidente de s’opposer à toute loi qui attente à la vie humaine. Pour eux, comme pour tout catholique, il est impossible de promouvoir de telles lois ou d’y apporter leur vote. » Le cardinal Joseph Ratzinger avait déjà affirmé dès 2004 que le catholique qui soutient publiquement l’avortement ou l’euthanasie ne doit pas recevoir la sainte communion tant qu’il ne s’est pas repenti.
L’affaire prend un relief particulier en France, où l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le 27 mai deux propositions de loi sur la fin de vie, dont l’une instaure un droit à l’aide à mourir. Le Sénat devrait reprendre l’examen de ces textes à l’automne. Si quelques évêques français, dont Monseigneur Rougé, ont exprimé leur opposition au projet, rares sont ceux qui ont publiquement mis en garde contre les conséquences spirituelles de tels votes.
Le geste du père Ian Vane rappelle qu’un refus de communion n’est pas une humiliation ni un rejet, mais un acte de vérité, une mise en garde sérieuse, et un appel à la conversion. Il est aussi un témoignage de cohérence dans un monde où la compromission menace sans cesse la fidélité à l’Évangile.
La question se pose avec insistance : les évêques de France auront-ils le courage d’agir ainsi ? Rappelleront-ils clairement que nul ne peut communier tout en soutenant des lois qui contredisent gravement la foi catholique ? Ou laisseront-ils cet acte isolé demeurer un symbole ignoré ? En défendant l’intégrité des sacrements, le père Ian Vane n’a pas seulement pris une position courageuse : il a rendu un service à l’Église tout entière. Reste à savoir si cet exemple portera du fruit en France.
Tweet du député
As an MP, @_Chris_Coghlan has a duty to represent his constituents, so I applaud his decision to vote in favour of patient choice on the assisted dying bill. I also find it sad yet unsurprising that his Roman Catholic priest is proving to be vindictive. https://t.co/7e3LbIyakr
— Jason Dixon (@JasonD60) June 29, 2025