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République tchèque : faute de prêtres, l’archevêque suspend l’obligation de la messe dominicale

Monseigneur Josef Nuzík - DR
Monseigneur Josef Nuzík - DR
Une mesure autorisée par le droit canonique, mais qui révèle une crise profonde. Et si demain, cela arrivait en France ?

Dans une lettre lue dans toutes les paroisses le dimanche 29 juin 2025, Monseigneur Josef Nuzík, archevêque d’Olomouc en République tchèque, a annoncé une mesure exceptionnelle : la suspension temporaire de l’obligation pour les fidèles d’assister à la messe dominicale. Cette dispense, liée à une grave pénurie de prêtres dans son diocèse, est en vigueur depuis le 1er juillet et s’appliquera jusqu’au 31 décembre 2025.

« En raison de la pénurie de prêtres, je vous demande que, si aucune messe n’est célébrée dans votre paroisse le dimanche, vous participiez à la messe dans une paroisse voisine ou à une liturgie de la Parole conduite par un diacre. Il est également possible d’assister à la messe le samedi soir », a déclaré Mgr Nuzík dans sa lettre pastorale.

L’archevêque prévoit également des alternatives pour les fidèles qui, pour des raisons graves, ne peuvent ni se déplacer ni assister à ces célébrations :
« En cas d’impossibilité de voyage ou d’autres circonstances sérieuses, je vous donne la permission de remplacer la participation à la messe dominicale par une prière personnelle ou communautaire en famille (pendant une demi-heure), ou par l’écoute de la messe à la radio, à la télévision ou sur Internet. ».

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Mgr Nuzík, âgé de 59 ans, dirige l’archidiocèse depuis avril 2024. Il est aujourd’hui le premier évêque d’Europe centrale à prendre une telle décision dans son diocèse pour des raisons liées au manque de prêtres.Cette mesure, bien que rare, est permise par le canon 1248 §2 du Code de droit canonique. Celui-ci prévoit qu’en cas d’impossibilité grave, les fidèles peuvent sanctifier le dimanche par d’autres moyens spirituels. Aucun communiqué préalable du Vatican n’a été émis à ce sujet, mais l’archevêque agit pleinement dans le cadre du droit de l’Église.L’archidiocèse d’Olomouc, fondé en 1063 dans une région évangélisée par saint Méthode, couvre un territoire de 1,4 million d’habitants, dont 41 % se déclarent catholiques. Pourtant, la pratique régulière reste faible : environ 78 000 fidèles assistent à la messe dominicale selon les données de 2022. Cette même année, le diocèse comptait encore 326 prêtres. Le recul des vocations, combiné au vieillissement du clergé, rend désormais impossible la célébration régulière de la messe dans toutes les paroisses.

En France, la situation reste préoccupante. À l’occasion de la fête de saint Pierre et saint Paul, 90 nouveaux prêtres ont été ordonnés en 2025. Ils viendront s’ajouter aux quelque 12 000 prêtres actuellement en activité dans l’Hexagone. Mais la tendance reste à la baisse constante, avec une moyenne d’ordination annuelle qui s’effrite depuis des décennies.Malheureusement, au vu du nombre sans cesse en baisse des ordinations chaque année, peut-être un jour cela arrivera-t-il en France.

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