Empereur germanique (+ 1024)
Fils du duc de Bavière, Henri II accéda à la dignité impériale à la suite de la mort prématurée de son cousin Otton III. Couronné empereur du Saint-Empire romain germanique, il exerça son autorité sur un vaste territoire comprenant l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, les Pays-Bas et l’Italie du Nord.Marié à sainte Cunégonde de Luxembourg, fêtée le 3 mars, Henri II fit preuve d’une fidélité rare pour son époque : bien que son épouse ne pût avoir d’enfants, il refusa de la répudier. Dans une société où la stérilité constituait un motif fréquent de séparation, notamment dans les rangs de la noblesse, cette décision témoigne de sa droiture et de sa foi.
Empereur soucieux à la fois de l’unité politique et de la réforme ecclésiale, il œuvra pour la cohésion du Saint Empire, n’hésitant pas à prendre les armes pour la préserver. Mais son zèle ne s’arrêta pas aux frontières : avec le roi de France Robert le Pieux, il travailla à purifier la Papauté, alors marquée par de fortes influences féminines et familiales – quatorze des vingt-huit papes du siècle ayant été élus sous cette pression.
Henri II favorisa l’influence de l’Église dans la société, fonda l’évêché de Bamberg et soutint avec conviction la réforme monastique initiée par les moines de Cluny. Lui-même oblat bénédictin, il s’efforça de conformer sa vie à l’Évangile.
Sans héritier, il fit du Christ le légataire de ses biens. À sa mort, en 1024 à Grona, il fut inhumé selon son vœu à Bamberg, en Franconie. Sainte Cunégonde se retira alors dans l’abbaye de Kaffungen qu’elle avait fondée.L’histoire et la tradition rapportent que les époux vécurent dans une chasteté parfaite, unis dans une vie de prière et d’abandon au service de Dieu. Henri II contribua également à la conversion du futur saint Étienne, roi de Hongrie, l’amenant, avec son peuple, à embrasser la foi chrétienne.On conserve de lui une lettre adressée à l’évêque de Bamberg, dans laquelle il livre une exhortation profonde :
« Nous devons abandonner les biens temporels et mettre au second plan les avantages terrestres pour nous efforcer d’atteindre les demeures célestes qui sont éternelles. Car la gloire présente est fugitive et vaine si, tandis qu’on la possède, on omet de penser à l’éternité céleste. »
Canonisé en 1146, saint Henri demeure un modèle de souveraineté chrétienne, alliant fermeté politique et fidélité au Christ.
Avec nominis