En Allemagne, défendre la foi catholique vous vaut désormais d’être accusé de « haine ». Monseigneur Robert Barron, évêque américain et figure majeure de l’évangélisation contemporaine, est l’objet d’une virulente attaque de la Fédération des femmes catholiques (KFD) de Münster. Leur revendication ? Qu’on lui retire immédiatement le prix Josef Pieper, censé lui être remis le 27 juillet prochain, au motif qu’il tiendrait des propos « dévalorisants pour les personnes queer » et nierait aux femmes « la liberté de conscience ».
Le véritable reproche adressé à Monseigneur Barron est pourtant clair, sa fidélité sans compromis à la vérité catholique sur la sexualité humaine et sa critique des dérives idéologiques contemporaines. Sur son site Word on Fire, il avait notamment déclaré que les tentatives de modifier l’enseignement de l’Église en matière de sexualité relèvent d’« une erreur catégorique ». Ce simple rappel du catéchisme est perçu par ses détracteurs comme une offense intolérable.
La KFD lui reproche aussi d’avoir soutenu l’interdiction des traitements de « transition de genre » pour les enfants, mise en œuvre par le président Donald Trump, alors même que de nombreux pays européens, comme le Royaume-Uni ou la Suède, prennent des mesures similaires face aux risques graves de ces pratiques.
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Autre grief, sa participation à la commission présidentielle américaine sur la liberté religieuse, et son appréciation positive de la Journée nationale de prière, qu’il a qualifiée de « grande liturgie de la démocratie ». Pour les militantes progressistes, ces engagements relèveraient d’une connivence politique inacceptable avec le conservatisme.Face à cette offensive idéologique, le diocèse de Münster a rappelé que la décision d’attribuer le prix revient exclusivement à la Fondation Josef Pieper. Son directeur, Johannes Sabel, a défendu Mgr Barron en affirmant que « le conservatisme théologique ou politique ne doit pas être un motif de disqualification », plaidant pour un vrai pluralisme intellectuel au sein de l’Église.
Josef Pieper, philosophe catholique du XXe siècle, disciple de saint Thomas d’Aquin, s’est illustré par sa défense de la loi naturelle, de la contemplation et de la vérité contre les dérives relativistes. C’est cet héritage que Monseigneur Barron incarne avec force et cohérence.Mais en 2025, dans certains milieux ecclésiaux allemands, cet héritage est devenu insupportable. Ce n’est pas un évêque qu’on attaque, c’est une fidélité. Et ce que cette affaire révèle, c’est que pour certains catholiques progressistes, la tradition n’a plus sa place. Monseigneur Barron, lui, persiste à croire que la vérité ne se négocie pas, et pour cela, il est aujourd’hui cloué au pilori.