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Saint Bonaventure

« Pour la recherche spirituelle, la nature ne peut rien, et la méthode peu de choses. Il faut accorder peu à la recherche, et beaucoup à l’action. Peu à la langue, et le plus possible à la joie intérieure. »

Évêque, Docteur de l’Église (+ 1274)

Né vers 1217 à Bagnoregio, dans le Latium, Jean Fidenza, futur saint Bonaventure, reste l’une des grandes figures intellectuelles et spirituelles du XIIIe siècle. Théologien, mystique, ministre général de l’ordre franciscain, il joua un rôle de premier plan dans l’histoire de l’Église médiévale, conciliant rigueur doctrinale et profondeur spirituelle.Issu d’une famille modeste, fils de médecin, il faillit mourir enfant d’une maladie grave. Sa mère le confia alors à l’intercession de saint François d’Assise, récemment canonisé. Il guérit, et cette expérience marqua toute sa vie. Étudiant brillant, il se forme aux lettres et aux arts à l’université de Paris, où il entre chez les frères mineurs vers l’âge de 22 ans, impressionné par l’exemple d’un maître franciscain. Il choisit alors le nom de Bonaventure.

Docteur en théologie, il commence à enseigner à Paris dès 1248. Au cœur des débats universitaires, il s’illustre dans la défense du droit des ordres mendiants à enseigner. Il répond aux critiques par un attachement clair à la pauvreté, à l’obéissance évangélique, et à la fidélité au Christ, tout en affirmant la légitimité de leur présence dans les hautes sphères intellectuelles.En 1257, il est élu ministre général de l’ordre franciscain, qui compte alors plus de 30 000 frères. Son sens de la gouvernance, et son équilibre entre autorité et humilité, lui permettent d’unifier un mouvement en pleine expansion. Il entreprend un travail de clarification sur le charisme de saint François, recueillant témoignages et sources pour composer la Legenda Major, biographie officielle du Poverello, devenue une référence.

Parallèlement à ses fonctions administratives, Bonaventure poursuit une œuvre théologique considérable. Son Itinéraire de l’âme vers Dieu, en particulier, illustre sa pensée mystique centrée sur l’union à Dieu par la contemplation, éclairée par la Révélation. Sa vision théologique unit l’intelligence et l’amour, la recherche rationnelle et la grâce divine, sans les opposer.Théologien de renom, homme de prière, et diplomate au service du Saint-Siège, il est créé cardinal-évêque d’Albano en 1273 par le pape Grégoire X. Celui-ci lui confie l’organisation du second concile œcuménique de Lyon, convoqué notamment pour œuvrer au rapprochement avec l’Église grecque. C’est au cours de ce concile, en juillet 1274, que Bonaventure meurt, en pleine mission.

En 1588, le pape Sixte Quint le proclame docteur de l’Église. Benoît XVI lui rendra également un vibrant hommage en 2010, saluant en lui « un homme d’action et de contemplation, de grande piété et de prudence », capable d’unir foi et raison, Évangile et culture.Pour Bonaventure, l’union à Dieu dépasse les seuls discours : « Pour la recherche spirituelle, la nature ne peut rien, et la méthode peu de choses. Il faut accorder peu à la recherche, et beaucoup à l’action. Peu à la langue, et le plus possible à la joie intérieure. »

Son héritage demeure aujourd’hui une source d’inspiration pour l’Église, celui d’un homme pour qui la sainteté ne contredit jamais la sagesse, mais l’élève, et la transfigure.

Avec nominis

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