La Maison Blanche a fait savoir ce jeudi que le président Donald Trump avait réagi de manière « non positive » à la frappe de l’armée israélienne ayant touché l’église catholique de la Sainte-Famille à Gaza. L’attaque, survenue vers 10h20 heure locale, a causé la mort d’au moins trois personnes et fait neuf blessés, dont certains dans un état critique, selon un communiqué du Patriarcat latin de Jérusalem.
Lors d’un point presse, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a précisé que Donald Trump avait appelé dans la matinée le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. « Il s’agissait manifestement d’une erreur de la part des Israéliens », a-t-elle déclaré, en se référant aux propos attribués à Benjamin Netanyahou. Elle a ajouté qu’un communiqué officiel israélien devait être publié à ce sujet.
De son côté, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a exprimé des réserves sur la thèse de l’erreur. « Ce que nous savons avec certitude, c’est qu’un char, l’armée israélienne dit que c’est par erreur, mais nous n’en sommes pas sûrs, a frappé directement l’église de la Sainte-Famille, l’église latine », a-t-il affirmé, soulignant les difficultés de communication depuis Gaza.
Certaines sources proches du Patriarcat envisageraient la possibilité que cette frappe ait été un acte de représailles après la déclaration publiée lundi par les chefs d’Églises de Terre Sainte. Dans ce texte, ils dénonçaient la multiplication des violences perpétrées par des colons israéliens contre la communauté chrétienne de Taybeh, en Cisjordanie, et accusaient les autorités israéliennes d’inaction.Le communiqué appelait à une enquête « immédiate et transparente » sur le rôle des forces de l’ordre israéliennes, et exhortait la communauté internationale, y compris les diplomates et responsables religieux, à soutenir publiquement les chrétiens de la région.
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De son coté , le président français Emmanuel Macron a également condamné l’attaque. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a exprimé sa « profonde indignation » et réaffirmé « l’attachement de la France au respect des lieux de culte et à la liberté religieuse ». Il a demandé que « toute la lumière soit faite sur les circonstances du drame ». La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a aussi qualifié les frappes de « totalement inacceptables » :
« Les attaques contre la population civile menées par Israël depuis des mois sont inacceptables. Aucune action militaire ne saurait justifier une telle attitude », a-t-elle déclaré dans un communiqué, après avoir rappelé que l’église de la Sainte-Famille avait elle aussi été visée.
Enfin , La Conférence des évêques de France a exprimé sa « profonde solidarité » avec le Patriarcat latin de Jérusalem après la frappe israélienne sur l’église de la Sainte-Famille à Gaza. Dans un message adressé au cardinal Pizzaballa, le cardinal Jean-Marc Aveline a dénoncé une attaque « injustifiable » contre un lieu « au service de tous les Gazaouis ». Il a également condamné les violences récentes à Taybeh, appelant à la paix pour tous les habitants de la Terre Sainte
Cette frappe survient dans un contexte de tensions récurrentes entre Israël et les communautés chrétiennes locales. En février dernier, les évêques de Terre Sainte avaient critiqué un projet présenté par Donald Trump, perçu comme une tentative d’expulsion des Gazaouis. Ils avaient ensuite dénoncé la saisie par la municipalité de Jérusalem d’un bien de l’Église arménienne orthodoxe, jugée « moralement inacceptable » et portant atteinte à la présence chrétienne dans la région.Le pape Léon XIV s’est déclaré jeudi « profondément attristé » par cette attaque, sans mentionner directement Israël. Par un télégramme signé du cardinal Pietro Parolin, le Saint-Siège a renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat.
L’armée israélienne a de son côté affirmé que Tsahal « ne cible jamais intentionnellement des sites religieux ou civils » et que l’incident faisait l’objet d’un examen approfondi.Dans l’attente des résultats de cette enquête, les propos du cardinal Pizzaballa résument les doutes qui persistent : « Une erreur ? Nous n’en sommes pas sûrs. »