Ainée d’une famille de saints! (+ 379)
À l’écart des grands débats théologiques de son temps, dans le silence d’une maison devenue monastère, sainte Macrine la Jeune († 379) incarne l’essence même de la vie chrétienne, celle qui s’enracine dans la Parole de Dieu, se déploie dans le service des siens, et s’achève dans l’espérance de la résurrection. Fille aînée d’une lignée exceptionnelle, elle est la sœur de saint Basile le Grand, de saint Grégoire de Nysse et de saint Pierre de Sébaste. Mais c’est elle, dans le secret du foyer, qui guida leurs premières aspirations vers la sainteté.
Éduquée par sa mère Émélie, qui refusa de la confier à une nourrice selon les coutumes païennes, Macrine apprit à lire dans le psautier, qui ne la quitta jamais, tout en tenant le fuseau entre ses doigts. À douze ans, bien que recherchée pour le mariage, elle choisit de se consacrer au Christ, acceptant la mort prématurée de son fiancé comme un signe providentiel. Dès lors, elle resta auprès de sa mère veuve, faisant de la maison familiale un lieu de prière, de charité et d’hospitalité.Ses frères ne s’y trompèrent pas, Basile et Grégoire attribuèrent à l’exemple de leur sœur une grande part de leur propre vocation. Grégoire de Nysse, témoin de ses derniers instants marqués par la maladie mais illuminés par la foi, en tira un profond traité, Sur l’âme et la résurrection, dialogue entre frère et sœur devenu l’un des sommets de la littérature spirituelle patristique.
À Annésis, dans le Pont, en 379, Macrine rendit son âme à Dieu dans une prière saisissante : « Tu nous as délivrés, Seigneur, de la crainte de la mort. Tu as fait du terme de notre vie le commencement de la vie véritable… fais-moi remise de ma sentence afin que je prenne haleine et qu’une fois dépouillée de mon corps, je sois trouvée devant toi sans tache ni ride sur le visage de mon âme. »
Modèle de vierge consacrée, sainte Macrine demeure pour l’Église un exemple d’humilité rayonnante, de sagesse féminine enracinée dans l’Écriture, et de foi paisible face à la mort, qu’elle contempla comme une pâque vers la vie véritable.
Avec nominis