C’est un tournant grave que vient de prendre la Haute Autorité de Santé (HAS) en publiant, ce 18 juillet, ses recommandations définitives pour la prise en charge des transitions de genre chez les adultes. Derrière des termes apparemment techniques et prudents, c’est un bouleversement anthropologique qui se dessine, et qu’un regard catholique ne peut qu’interroger avec gravité.
La HAS affirme vouloir « garantir une prise en charge sécurisée et de qualité ». Mais de quelle qualité parle-t-on lorsqu’il s’agit de modifier un corps sain pour tenter de faire correspondre l’apparence physique à un sentiment d’« incongruence » ? La médecine devient ici l’instrument d’un mal-être, plutôt qu’un secours objectif à la personne.La décision d’écarter pour l’instant les mineurs du dispositif – faute de « consensus scientifique » – ne doit pas faire illusion. Ce n’est que partie remise. En 2024, un document provisoire prévoyait déjà d’accompagner ces démarches dès l’âge de 16 ans. On peut craindre que l’idéologie du genre, sous couvert de prudence, poursuive son avancée silencieuse.
Plus inquiétant encore, la HAS invite désormais tous les professionnels de santé à se conformer aux demandes des patients en utilisant systématiquement les pronoms et prénoms « choisis », même lorsqu’ils contredisent la réalité biologique. C’est là bien plus qu’une marque de respect : c’est une injonction à collaborer à une fiction, au mépris de la vérité.
Le président de la HAS, Lionel Collet, l’a affirmé : « Nous n’avons pas à nous prononcer sur la décision d’entamer une transition de genre. » Mais cette posture prétendument neutre masque une véritable abdication de la conscience médicale. La neutralité n’existe pas lorsque la médecine devient l’auxiliaire d’un projet qui renie la nature même de l’homme.
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Les catholiques, eux, ne peuvent rester silencieux et nous attendions la réaction des évêques de France et de son nouveau président Monseigneur Aveline . La foi chrétienne affirme que l’être humain, homme et femme, est créé par Dieu, à son image. Le corps n’est pas une enveloppe neutre, modifiable au gré des émotions ou des désirs : il est porteur d’un sens, d’une vocation. Vouloir le transformer en profondeur, c’est refuser ce que l’on est, au lieu d’apprendre à l’accueillir avec vérité et espérance.La souffrance des personnes en détresse face à leur identité sexuelle est réelle et doit être accueillie avec compassion. Mais la réponse ne peut être l’hormonothérapie ou la chirurgie. La réponse véritable, humaine et chrétienne, passe par l’écoute, le discernement, l’accompagnement dans la vérité de ce que Dieu a voulu.La médecine devrait aider à retrouver cette vérité. En s’alignant sur les revendications militantes d’un courant idéologique, elle trahit sa mission première. Ce que la HAS vient d’encourager n’est pas un progrès, mais une fuite en avant dangereuse, qui blessera plus qu’elle ne guérira.
Il est temps de rappeler que la vraie dignité de l’homme réside dans l’unité de son corps et de son âme, dans la fidélité à ce qu’il est, et non dans l’illusion d’une construction de soi affranchie de tout donné naturel. Tourner le dos à l’anthropologie chrétienne, c’est aussi tourner le dos à la sagesse millénaire qui a protégé et élevé l’homme.