Délivrée de sept démons par Jésus, Marie de Magdala ne retourna jamais à sa vie d’avant. Elle se mit à la suite du Seigneur, avec un amour fidèle, discret mais persévérant, jusqu’au pied de la Croix. Présente dans la nuit obscure du Vendredi saint, elle sera aussi la première à accueillir l’aube pascale. C’est à elle, et à elle seule, que le Christ ressuscité choisit d’apparaître en premier. Elle devient ainsi la première messagère de la victoire sur la mort. Ce privilège unique lui valut le titre ancien et respectueux d’« apôtre des Apôtres ».
Dans un monde qui relègue souvent les femmes au second rang, Marie-Madeleine est la preuve évangélique que le Seigneur appelle chacun, quelle que soit son histoire, à devenir un témoin ardent de la Résurrection. Comme l’a souligné le pape François en 2016, en élevant sa mémoire au rang de fête liturgique, « sainte Marie-Madeleine est un exemple d’une véritable et authentique évangélisatrice », qui annonce la joie pascale avec le feu de l’amour.La France a toujours eu pour elle une dévotion particulière. Dès les premiers siècles, on vénère ses reliques à Vézelay, haut lieu de pèlerinage, puis à la Sainte-Baume, dans une grotte où, selon la tradition provençale, elle aurait fini sa vie dans la prière et la contemplation. La foule des pénitents, des rois, des saints y montait jadis pieds nus, pour implorer sa prière.
Sainte Marie-Madeleine est aujourd’hui encore une figure essentielle pour notre temps, celle qui, touchée par la miséricorde, choisit de tout quitter pour suivre le Maître. Dans l’Évangile de saint Jean, lorsque Jésus l’interpelle au matin de Pâques, « Femme, pourquoi pleures-tu ? », elle répond simplement, « Rabbouni ! Maître ! », un cri de foi, de reconnaissance et d’amour qui traverse les siècles.Une prière médiévale, attribuée à un moine du XIIIe siècle, résume à elle seule le mystère vécu par Madeleine :
« Ton cœur est mon tombeau. Je n’y suis pas mort, mais j’y repose vivant pour toujours. »
C’est peut-être là le secret de la sainte, avoir laissé le Christ demeurer en elle, vivant pour l’éternité. Sainte Marie-Madeleine, pénitente et disciple, demeure ainsi un phare pour tous ceux qui cherchent le Seigneur, parfois en larmes, sans savoir qu’Il est déjà là, au seuil de leur cœur.
Avec nominis