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« Ne profanez pas la France avec vos lois barbares et inhumaines » : l’homélie bouleversante du cardinal Sarah à Sainte-Anne-d’Auray

Le cardinal Sarah lors de son homélie - capture écran
Le cardinal Sarah lors de son homélie - capture écran
Devant des milliers de fidèles rassemblés au sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray pour les 400 ans de la redécouverte de ce lieu de grâce, dans le cadre de la grande Troménie 2025, le cardinal Robert Sarah a prononcé une homélie d’une intensité exceptionnelle. Il y a rappelé avec force que la France est une terre sainte, appelée à rester fidèle à Dieu. Sans nommer directement l’avortement ou l’euthanasie, ses paroles ont visé clairement les lois actuelles qui promeuvent la mort au lieu de la vie. Dans un appel solennel, il a exhorté les fidèles à l’adoration, à la sainteté de la liturgie et au respect des églises, « lieux réservés à Dieu »

Dès le début de la célébration, le cardinal Sarah a tenu à rappeler le caractère sacré de la liturgie, en reprenant les fidèles qui venaient d’applaudir comme on applaudit le discours d’un homme politique : « Merci de ne plus applaudir », a-t-il lancé avec gravité. Son message s’est voulu un véritable cri prophétique face à l’état spirituel de la France et de l’Europe. « Dieu a choisi la France pour qu’elle soit comme une terre sainte, une terre réservée à Dieu. Ne profanez pas la France avec vos lois barbares et inhumaines qui prônent la mort alors que Dieu prône la vie. Ne profanez pas la France, car c’est une terre sainte, une terre réservée à Dieu ». Ces paroles fortes résonnent comme une condamnation des lois promulguées ces derniers mois : l’avortement inscrit dans la Constitution et l’euthanasie présentée de façon mensongère comme une aide à mourir « dans la dignité ».

Le cardinal a ensuite salué la Bretagne comme une terre fidèle : « La Bretagne est une terre sacrée et doit demeurer une terre sacrée, une terre réservée à Dieu. Dieu doit y avoir la première place. Notre première activité est d’adorer Dieu ». Fidèle à son message de réveil spirituel, le cardinal Sarah a appelé à remettre Dieu au centre, loin des dérives humanitaristes de certaines visions occidentales de la foi : « Nous devons tout à Dieu, car c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être. Pour nous qui sommes ses créatures et ses enfants, honorer Dieu, lui rendre gloire, c’est donc faire œuvre de justice. Rendre gloire à Dieu n’est pas un choix optionnel, c’est un devoir, c’est une nécessité ».

Et de poursuivre : « Trop souvent en Occident, on présente la religion comme une activité au service du bien-être de l’homme. La religion est assimilée à des actions humanitaires, à des actes de bienfaisance, d’accueil de migrants et de sans-abris, à la promotion de la fraternité universelle. Elle serait là pour apporter un peu de soulagement à l’homme moderne. La spiritualité serait une forme de développement personnel pour l’homme moderne tendu vers ses activités politiques et économiques habituelles. Même si ces questions sont importantes, cette vision de la religion est fausse ».

Le cardinal Sarah a rappelé la tentation de réduire la foi à une réponse sociale : « La religion n’est pas une question de nourriture ou d’action humanitaire. Dans le désert, c’est la première tentation que Jésus a rejetée : pour racheter l’humanité, il faut vaincre la misère de la faim et toute la misère de la pauvreté, c’est ce que le diable propose au Seigneur. Mais Jésus a répondu : ce n’est pas la voie de la Rédemption. Il nous faut comprendre que, même si tous les hommes avaient de quoi manger à leur faim, et si la prospérité s’étendait à tous, l’humanité ne serait pas rachetée. Nous voyons comment, précisément dans les pays riches, l’homme se détruit, car il oublie Dieu et ne pense qu’à sa richesse et à son bien-être terrestre ».

Dès lors, la véritable réponse est spirituelle : « Ce qui sauve le monde, c’est le pain de Dieu. Il faut nourrir l’homme du pain de Dieu, et le pain de Dieu, c’est le Christ lui-même. Ce qui sauvera le monde, c’est l’homme qui se tient à genoux devant Dieu pour l’adorer et le servir. Dieu n’est pas à notre service, c’est nous qui sommes à son service. Nous avons été créés pour louer et adorer Dieu. C’est dans l’adoration de Dieu que nous découvrons notre véritable dignité, la raison ultime de notre existence ».

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Le cœur de l’homélie du cardinal Sarah a également été la grandeur de la liturgie : « Toute liturgie sacrée ne nous appartient pas. La liturgie a pour objectif la gloire de Dieu et la sanctification des fidèles. Et la musique sacrée est un moyen privilégié pour faciliter une participation active et pleinement consciente des fidèles à la célébration sacrée des mystères chrétiens ». Et encore : « Nous venons ici entrer dans une liturgie qui nous précède et qui nous guide jusqu’à l’adoration. Nous ne venons pas pour trouver un moment de folklore ou de distraction, ou pour exhiber nos valeurs culturelles. Nous sommes ici pour la gloire de Dieu. La liturgie n’est pas un spectacle humain, elle est notre timide réponse à la gloire de Dieu qui nous précède. C’est pourquoi elle est empreinte de beauté, de noblesse, de sacralité ». Et de conclure : « Nous devons célébrer la liturgie avec crainte et tremblement ».

Comme un écho à la pétition de Tribune Chrétienne pour le respect de nos églises, le cardinal a ajouté :

« Il y a des lieux sacrés, des lieux réservés à Dieu, choisis par Dieu. Ces lieux ne peuvent être profanés par d’autres activités que la prière, le silence et la liturgie. Nos églises ne sont pas des salles de spectacles, nos églises ne sont pas des salles de concert pour des activités culturelles ou de divertissement. L’église, c’est la maison de Dieu, elle lui est exclusivement réservée. Nous y entrons avec respect et vénération, correctement habillés, parce que nous tremblons devant la grandeur de Dieu. Nous ne tremblons pas de peur, mais de respect, de stupeur et d’admiration ».

Enfin, le cardinal Sarah a salué les Bretons qui étaient venus en habits traditionnels, précisant toute la signification à en tirer : « Vous avez revêtu vos costumes traditionnels pour rendre gloire à la majesté divine. Il ne s’agit pas de folklore. L’effort extérieur que vous faites pour vous habiller n’est que le signe de l’effort intérieur que vous faites pour vous présenter à Dieu avec une âme pure, lavée par le sacrement de la confession, ornée par la prière et l’esprit d’adoration ».

Devant un Occident tenté par l’oubli de Dieu, le cardinal a conclu par une méditation sur le silence de Dieu : « Pourquoi la mort des innocents ? Pourquoi la guerre ? Pourquoi la trahison ? Pourquoi, Seigneur ? ». Ce cri de l’homme rejoint celui de Jésus sur la Croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Et d’ajouter : « Nous nous sentons parfois abandonnés par lui. Apparemment, Dieu n’est plus là. Et pour l’Europe, Dieu est mort ». Mais il ne s’agit pas de céder au désespoir. Le cardinal Sarah a rappelé avec force : « Dieu est plus grand que nos incompréhensions, que nos doutes. Dieu est plus grand que notre cœur. Face au mal, nous n’avons pas de réponse toute faite. Nous n’avons pas de réponse humaine. Face au mal, à la souffrance des innocents, nous n’avons qu’une seule réponse : l’adoration de Dieu ».

L’homélie du cardinal Sarah, prononcée en ce haut lieu spirituel de la Bretagne, n’a pas été une simple exhortation morale. Elle a retenti comme un cri d’alarme, une supplique pour que la France retrouve son âme, une vigoureuse mise en garde contre les dérives anthropologiques d’un monde qui légalise la mort, méprise la liturgie et transforme les églises en lieux profanes. Avec la clarté et la force des prophètes, le cardinal a réaffirmé que l’adoration de Dieu est la source de toute civilisation véritable, que nos églises ne sont pas des lieux de divertissement, et que la France, terre autrefois missionnaire, ne peut se trahir sans conséquences.

Ce message exigeant, mais salutaire, redonne à l’Église sa voix authentique : celle qui rappelle que l’homme n’est grand que lorsqu’il est à genoux devant Dieu. Puisse cette parole être entendue.En cette année jubilaire, le message du cardinal Sarah est plus qu’une homélie : c’est un appel à la conversion.

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