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Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix -  DR
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix - DR
" Plus on se sent attiré par Dieu, plus on doit sortir de soi-même, dans le sens de se tourner vers le monde pour lui porter une raison divine de vivre "

Carmélite – Martyre en Pologne (+ 1942)

L’Église fait mémoire de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, carmélite et martyre, plus connue sous son nom civil : Édith Stein. Figure lumineuse de l’intelligence et de la foi, elle incarne un chemin singulier de conversion, de fidélité et de don de soi, jusqu’au martyre dans le camp d’Auschwitz, en 1942. Son témoignage continue de marquer l’histoire spirituelle de l’Europe contemporaine.

Née à Breslau (aujourd’hui Wroclaw, en Pologne) le 12 octobre 1891 dans une famille juive pratiquante, Édith Stein grandit dans une culture nourrie par la foi hébraïque, tout en s’ouvrant très tôt aux exigences de la raison. Brillante étudiante, elle s’impose rapidement comme philosophe, disciple de Husserl, et devient l’une des rares femmes de son temps à enseigner à l’université.Sa quête de vérité la conduit peu à peu vers le Christ. Marquée par la lecture de sainte Thérèse d’Avila, elle reçoit le baptême catholique en 1922. Dès lors, elle voit dans le Christ l’accomplissement de sa recherche intérieure. En 1933, elle entre au Carmel de Cologne, prenant le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Son engagement dans la vie religieuse ne signifie pas une rupture avec ses origines, mais l’union profonde de sa foi nouvelle avec la souffrance de son peuple. Elle y vit intensément l’appel à s’unir à la Croix, dans le silence et l’offrande.

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Mais l’Europe s’enfonce alors dans la nuit du nazisme. En raison de ses origines juives, elle est transférée au Carmel d’Echt, aux Pays-Bas. En août 1942, à la suite d’une prise de position publique de l’épiscopat néerlandais contre les persécutions nazies, les juifs baptisés sont arrêtés. Édith Stein est emmenée, avec sa sœur Rosa, jusqu’à Auschwitz. Elle y meurt le 9 août, dans la chambre à gaz.Canonisée par saint Jean-Paul II le 11 octobre 1998, elle est proclamée, un an plus tard, co-patronne de l’Europe, aux côtés de sainte Brigitte de Suède et de sainte Catherine de Sienne. Ce choix souligne la fécondité spirituelle du témoignage d’Édith Stein : philosophe et religieuse, femme juive et chrétienne, elle incarne le dialogue, l’espérance et l’unité dans la diversité de notre continent.

Elle déclarait : « Notre amour pour le prochain est la mesure de notre amour pour Dieu. Pour les chrétiens, et pas seulement pour eux, personne n’est étranger. L’amour du Christ ne connaît pas de frontière. » Ces paroles résonnent comme un appel toujours actuel à l’universalité de la charité chrétienne.

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix demeure, aujourd’hui encore, une figure prophétique pour l’Europe. Femme de silence et de prière, mais aussi de combat intellectuel et de résistance morale, elle invite chaque baptisé à unir contemplation et action, fidélité à Dieu et solidarité avec les hommes. Comme elle l’écrivait elle-même : « Plus on se sent attiré par Dieu, plus on doit sortir de soi-même, dans le sens de se tourner vers le monde pour lui porter une raison divine de vivre. »

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