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« Et maintenant… que vais-je faire ? », l’attente grandit autour du pape Léon XIV

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Il faut dire qu'après le très théâtral François, le pape Léon XIV semble pour l’instant avancer avec lenteur et grande prudence ,préférant la discrétion au coup d'éclat

Au Vatican, la Journée jubilaire des jeunes aura laissé une image saisissante : un million de jeunes, veillant, priant, adorant en silence, puis acclamant le nom du pape Léon XIV dans un élan de ferveur digne des grandes heures de l’Église. Peu d’événements contemporains peuvent se targuer d’un tel recueillement collectif. Et pourtant, quelque chose semble manquer.

« Pas très jubilatoire, ce Jubilé ! », ironise Le Canard enchaîné, qui d’ordinaire n’accorde guère de place à l’Église romaine, sinon pour la brocarder. De son côté, Le Figaro a constaté que le pape Léon XIV était « à peine sorti de son texte, lu avec fermeté, le visage tendu », confirmant l’image d’un pontificat « presque lisse ». Pour sa part, La Croix a souligné que « ce Jubilé n’aura pas été le lieu d’un grand manifeste ».Quant à Libération, le journal a souligné que le pape n’avait pas été très écologique, arrivant en hélicoptère et abîmant ainsi « l’empreinte carbone » de l’événement…

Il faut dire qu’après le très théâtral François, le pape Léon XIV donne le sentiment d’un pontificat encore en retrait. Ni tonitruant, ni spectaculaire, il semble pour l’instant avancer avec lenteur et grande prudence ,préférant la discrétion au coup d’éclat.

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Mais les temps ne se prêtent plus à la seule attitude contemplative. Il va falloir passer à l’action, et vite. On ne peut pas gouverner l’Église simplement porté par un capital de sympathie ou par une volonté d’apaisement affichée après un pontificat tumultueux et presque renversant. Les thèmes abondent où les fidèles attendent des décisions, une parole claire, un cap net.Sur le plan doctrinal, la confusion née de Fiducia supplicans n’est pas refermée. Sur le plan liturgique, la fracture reste vive entre ceux attachés à la tradition et les partisans d’une réforme permanente. L’interprétation restrictive de Traditionis custodes a blessé de nombreuses communautés fidèles au rite tridentin. Là aussi, le besoin de pacification est urgent et beaucoup attendent un renoncement à cette « persécution liturgique ». Sur le plan anthropologique, les sujets ne manquent pas : entre les attaques quotidiennes de l’ideologie wokiste et les revendications tous azimuts des tenants d’une inclusion très  » débridée »..Le pape devra définir une cohérence avec la doctrine chrétienne qui, contrairement à ce que beaucoup voudraient faire croire dans l’Église et hors de l’Église, n’est pas une invention ni une improvisation, mais l’expression de toute la maturité de la parole portée par le Christ Lui-même

Le pape Léon XIV ne pourra pas éternellement repousser ces choix. S’il veut incarner le pasteur fidèle, il devra décider. Il devra parler. Il devra trancher. Car il ne s’agit pas simplement de rassurer les camps opposés ou de gérer l’ambiance belliqueuse laissée par François : il s’agit de guider l’Église dans la Vérité.À défaut, l’immobilisme guette, et avec lui, la frustration des fidèles, puis l’incompréhension, puis le mécontentement. Ce pape ne peut devenir « invisible ». Le silence, s’il n’est pas habité, finit par ressembler à un vide. Et l’Église, elle, ne peut vivre dans le vide.La ferveur des jeunes fut réelle, émouvante, pleine d’espérance. Mais elle ne suffit pas à masquer la question que beaucoup formulent désormais, parfois à voix haute : où va ce pontificat ? Et que va faire Léon XIV ? Le temps des symboles est passé. Celui de la clarté commence.

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