L’alerte a été donnée vers 21 h 15 lorsque l’épais nuage de fumée s’échappant d’une chapelle de la cathédrale-mosquée de Cordoue a été repéré. Le feu serait parti de la batterie défectueuse d’une balayeuse mécanique entreposée sur place, provoquant des flammes qui se sont propagées jusqu’aux couvertures de l’édifice. Trois dotations de pompiers sont intervenues depuis l’intérieur, l’extérieur et les toitures, avec le concours d’ouvriers présents pour des travaux de restauration.
Monument unique en son genre, la cathédrale-mosquée de Cordoue, également connue sous le nom canonique de cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, est un ancien temple romain devenu basilique chrétienne à l’époque wisigothique, puis mosquée omeyyade à partir de 786, avant d’être reconquise et consacrée comme cathédrale catholique en 1236 par saint Ferdinand III. Ce chef-d’œuvre alliant architecture islamique et chrétienne est l’un des symboles les plus éclatants de l’histoire religieuse et culturelle de l’Espagne, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1984.Le maire de Cordoue, José María Bellido, arrivé sur place, a affirmé que les dégâts, bien que réels, ne seraient pas catastrophiques et a salué l’efficacité des secours. Il a souligné que les exercices réguliers de prévention avaient facilité l’intervention. Le plan d’autoprotection du monument a été déclenché immédiatement, limitant la zone sinistrée à la chapelle et à ses abords.
Un pompier a été évacué pour un coup de chaleur. Les forces de l’ordre ont interdit l’accès au monument, tandis que de nombreux curieux s’étaient rassemblés à proximité. L’évêque émérite de Cordoue, Monseigneur Demetrio Fernández, s’est rendu sur place et a exprimé sa reconnaissance envers ceux qui ont œuvré pour protéger ce haut lieu spirituel et patrimonial.
Ce sinistre est le troisième connu dans l’histoire de l’édifice, après ceux de 1910 et 2001.
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Selon le communiqué officiel diffusé par le Cabildo de la cathédrale-mosquée, l’incendie déclaré dans l’après-midi a été totalement éteint. Néanmoins, une équipe de pompiers est restée sur le site toute la nuit pour continuer à refroidir la zone et assurer une surveillance. Le personnel de maintenance du Cabildo, qui avait participé dès les premières minutes aux opérations d’extinction, s’emploie désormais aux travaux de nettoyage. La réouverture au public est prévue aux horaires habituels, mais la zone affectée restera délimitée selon les indications des experts.
L’évaluation précise des dommages sera faite au matin.
« La rapidité et la coordination des secours ont permis d’éviter des dommages irréversibles à ce monument unique, symbole de l’histoire et de la foi. Le Cabildo remercie les pompiers, les forces de sécurité, le personnel de restauration et toutes les personnes qui ont manifesté leur soutien et leurs prières. Nous invitons à rendre grâce à Dieu pour la préservation de ce lieu saint, et à rester unis dans le soin et la vigilance afin de transmettre intact cet héritage aux générations futures », indique le communiqué.
De nombreuses personnalités politiques ont réagi pour saluer la maîtrise rapide du feu et exprimer l’espoir que l’impact sur ce joyau historique et religieux soit limité. Des messages de soutien sont arrivés du monde entier, signe de l’importance universelle de ce monument, témoin vivant de l’histoire de la foi et de la culture en Andalousie.Les premières constatations des pompiers confortent la thèse d’un incident électrique lié à la batterie de la balayeuse mécanique. Cette hypothèse de court-circuit est considérée comme tout à fait plausible au vu des traces relevées sur place, mais l’enquête technique devra confirmer avec certitude l’origine exacte du sinistre.