Une courte vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre un terrible acte sacrilège commis aux Philippines dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Jimenez, dans la province de Misamis Occidental. L’auteure présumée, Christine Medalla, 28 ans, créatrice de contenu suivie par plus de 100 000 abonnés sur Facebook, a craché dans le bénitier de cette église baroque et renaissance construite en 1862 sous la colonisation espagnole. Haut lieu de la foi et de l’identité locale, cette paroisse est considérée comme l’un des joyaux du patrimoine religieux philippin.
Le 4 août 2025, Monseigneur Martin Sarmiento Jumoad, archevêque d’Ozamiz, a ordonné la fermeture immédiate et temporaire de l’église, qualifiant le geste de « grave sacrilège » et invoquant le Code de droit canonique. Il a convoqué les fidèles à une Heure Sainte d’Adoration et à des confessions solennelles afin de restaurer la sainteté du lieu et d’obtenir la conversion des cœurs.La séquence, relayée par Radyo Veritas, montre clairement la profanation. Malgré ses dénégations, Christine Medalla a déclenché un scandale national. La directrice locale du Département du Tourisme, Marie Elaine Unchuan, a dénoncé un « acte irresponsable » qui prive la communauté et les visiteurs d’un monument emblématique de la foi catholique aux Philippines.
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Aux Philippines, où près de 86 millions de personnes sont catholiques, les églises ne sont pas de simples bâtiments. Elles incarnent l’histoire, la foi et l’âme d’un peuple. Profaner une église, c’est porter atteinte à la présence même de Dieu au milieu de ses fidèles. Cracher dans l’eau bénite constitue une offense directe à un sacramental de l’Église : bénie par un prêtre, elle est signe de purification spirituelle, de protection contre le mal, et rappelle le baptême, porte d’entrée dans la vie chrétienne. Souiller volontairement cette eau revient à piétiner la grâce qu’elle symbolise et à scandaliser toute la communauté.Aujourd’hui, alors que les lourdes portes de Saint-Jean-Baptiste restent closes, une question brûle toutes les lèvres : comment en est-on arrivé là ? Que dit de notre époque le fait qu’un tel geste ait pu être posé, filmé, diffusé, presque comme un divertissement ? Dans un monde où tout devient contenu pour les réseaux sociaux, même l’eau bénite n’est plus à l’abri de la dérision. C’est là sans doute le signe le plus inquiétant de cette folie moderne : perdre le sens du sacré, c’est se perdre soi-même.