Réponse à Hervé Liffran par Philippe Marie
En commentant la démission de la présidente des Scouts et Guides de France, Marine Rosset, le journaliste du Canard Enchainé ( édition du 13 aout ) Hervé Liffran croit flairer un complot orchestré par les évêques. Problème, ces derniers n’ont plus ce pouvoir depuis longtemps, et, pour tout dire, ne veulent surtout plus d’aucun pouvoir. Mais quand il s’agit de taper sur l’Église, le palmipède n’est jamais à court d’imagination… et il faut dire que, quand le Canard peut « bouffer du curé », il se régale.
Le 6 août dernier, Marine Rosset, présidente des Scouts et Guides de France (SGDF), annonçait sa démission. Dans un entretien à La Croix, elle affirmait qu’il s’agissait de sa décision personnelle, prise pour « protéger le mouvement » et sa famille. Mais sous la plume d’Hervé Liffran, le Canard enchaîné y voit la patte invisible de l’épiscopat, imaginant des évêques manœuvrant en coulisses pour écarter une dirigeante assumant ses positions sur l’avortement et le couple homosexuel.Le Canard enchaîné a titré « Les évêques se font les scouts ». Un jeu de mots lourdement appuyé, histoire de glisser au passage une allusion aux affaires de pédophilie dans l’Église. C’est la vieille recette : insinuer sans dire, salir en plaisantant. Plus c’est vulgaire, plus ça passe pour de l’humour. Et comme toujours, quand le Canard peut « bouffer du curé », il se sert.
Ce que Le Canard omet soigneusement, c’est que les raisons de cette démission ne se trouvent pas dans une quelconque cabale, mais dans une contradiction flagrante entre la mission catholique du mouvement et les convictions publiques de sa présidente. Il est impossible de présider une association dite catholique sur le sable mouvant du relativisme moral. On ne peut pas conduire un mouvement de jeunesse tout en contestant ouvertement ce que l’Église enseigne de manière non négociable.
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Ce n’est pas son homosexualité déclarée ni ses opinions politiques qui ont choqué, mais sa volonté de faire évoluer l’Église depuis une fonction qui exige une forme quotidienne de témoignage à l’Evangile et à l’enseignement de l’Eglise . Les SGDF ne sont pas une ONG neutre, ils sont, ou devraient rester, un mouvement de jeunesse catholique, porteur d’une mission spirituelle précise, incompatible avec l’approbation publique de l’avortement, l’indifférence doctrinale et le subjectivisme moral.
Mais fidèle à sa recette maison, Hervé Liffran préfère cadrer l’affaire comme un duel entre une Église « conservatrice » et de droite et une dirigeante « progressiste » de gauche et forcément plus appréciée et appréciable, oubliant qu’une partie des fidèles, pas forcément « de droite », attend simplement que le mouvement reste cohérent avec sa vocation. Comme toujours, dès qu’une décision ou une prise de position ne colle pas avec la doxa gaucho-LGBT-woko dominante, toute la caravane médiatique de gauche se met en marche pour stigmatiser et insulter ceux qui osent défendre la doctrine catholique.
Le bon sens l’a emporté c ‘est tout… C’est un peu comme si un jeune journaliste catholique rêvait de travailler au Canard enchaîné : il serait banni sur-le-champ et étiqueté « lobby pro-Église » donc vade retro satanas : cohérence idéologique oblige. A la rédaction c’est ultra-laïcisme anticlérical ou rien. Un détail à bien noter sur son CV avant toute candidature.Toute cette affaire montre surtout que le Canard adore barboter dans la mare de ses fantasmes. Libre à lui d’y patauger, de noyer les faits et d’éclabousser l’Église au passage. Laissons donc le Canard caqueter… il n’en sortira jamais que du bruit et un peu de fiente.