Depuis 2000 ans

[ Toulouse ] Monseigneur de Kérimel a cédé : le Père Dominique Spina démissionne de sa charge de chancelier

Monseigneur de Kerimel - DR
Monseigneur de Kerimel - DR
Certaines voix ne sont toutefois pas convaincues que céder à l’émotion et à la pression des fidèles ait été la meilleure solution. Elles rappellent que le Père Spina avait été condamné, qu’il avait purgé sa peine et qu’il avait donc droit, selon elles, à une véritable réhabilitation

Le communiqué officiel, publié par Monseigneur Guy de Kerimel sur la page Facebook du diocèse , se veut sobre et apaisant : « À ma demande, le Père Dominique Spina a renoncé à la charge de chancelier avec une réelle disponibilité de cœur. Je l’en remercie. Je nomme donc, après consultation, l’abbé Léopold Biyoki, chancelier du diocèse de Toulouse, à partir du 1er septembre prochain. » Présentée comme une renonciation volontaire, cette décision s’inscrit en réalité dans un contexte tendu, marqué par l’incompréhension des fidèles et l’intervention de la Conférence des évêques de France.

Quelques jours auparavant, le cardinal Jean-Marc Aveline, président de la CEF, accompagné de Mgr Vincent Jordy et de Mgr Benoît Bertrand, avait publié un communiqué appelant à reconsidérer la nomination du Père Spina. Les évêques déclaraient avoir « engagé un dialogue constructif avec Mgr Guy de Kerimel, archevêque de Toulouse, l’invitant à reconsidérer la décision qu’il avait prise quant à la nomination du Chancelier de son diocèse. En effet, une telle nomination à un poste aussi important, canoniquement et symboliquement, ne peut que raviver des blessures, réveiller des soupçons et déconcerter le peuple de Dieu. »La polémique avait pris de l’ampleur car le Père Dominique Spina, condamné par la justice civile pour viol et incarcéré avant d’être réintégré dans le ministère presbytéral, avait été placé à un poste sensible, au cœur même de l’administration diocésaine. Pour de nombreux fidèles, cette nomination apparaissait comme une incompréhension des souffrances vécues par les victimes et une mise en péril de la crédibilité de l’Église.

Lire aussi

La Conférence des évêques de France, engagée depuis plusieurs années sur le chemin de la vérité et de l’attention aux victimes, a estimé nécessaire d’intervenir publiquement afin d’éviter « toute blessure supplémentaire dans le peuple de Dieu ». Face à cette pression et à la persistance du trouble, la démission du Père Spina est apparue comme inévitable.

L’abbé Léopold Biyoki prendra ses fonctions de chancelier à compter du 1er septembre.Certaines voix ne sont toutefois pas convaincues que céder à l’émotion et à la pression des fidèles ait été la meilleure solution. Elles rappellent que le Père Spina avait été condamné, qu’il avait purgé sa peine et qu’il avait donc droit, selon elles, à une véritable réhabilitation.

Recevez chaque jour notre newsletter !