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INCENDIE D’UNE EGLISE EN ESPAGNE : « Si nous n’avions pas agi, l’église aurait entièrement brûlé », un homme arrêté pour l’incendie de la paroisse d’Albuñol

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Selon les premiers éléments de l’enquête, l’individu aurait pénétré dans l’église après avoir brisé une vitre et forcé la porte d’entrée.

Dimanche 17 août , La Guardia Civile espagnole a arrêté un Marocain de 21 ans accusé d’avoir provoqué un incendie dans l’église de Santiago, située dans le hameau d’El Pozuelo, dépendant de la commune d’Albuñol (province de Grenade). Le feu, déclenché vers 15 heures, a causé d’importants dégâts matériels. La réaction rapide des habitants a toutefois permis d’éviter la destruction totale de l’édifice. Plusieurs d’entre eux ont été blessés en tentant de contenir les flammes avant l’arrivée des pompiers.

Un voisin a raconté au journal Ideal le déroulement des faits : « On n’arrêtait pas d’entendre des coups, alors nous avons appelé la Garde civile. La porte était bloquée, car l’individu avait détruit la serrure. Nous avons pris tout ce que nous pouvions pour essayer de la forcer, mais c’était impossible, d’autant plus avec toute la fumée qui sortait, car il avait mis le feu. » Selon son témoignage, « à la fin, neuf voisins ont réussi à ouvrir l’église et le jeune est sorti précipitamment dans la rue. Il a été arrêté et nous avons commencé à éteindre les flammes avec les tuyaux de nos propres maisons. Si nous ne l’avions pas fait, l’église aurait entièrement brûlé. Il ne serait rien resté ».Les habitants soulignent que la statue du saint patron d’El Pozuelo, très vénérée localement, a failli être détruite. « Nous sommes anéantis », a confié l’un d’eux, rappelant que les festivités en son honneur venaient d’avoir lieu récemment.

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Selon les premiers éléments de l’enquête, l’individu aurait pénétré dans l’église après avoir brisé une vitre et forcé la porte d’entrée. Armé d’un marteau, il aurait détruit plusieurs vitraux ainsi que des images religieuses avant d’incendier l’intérieur du temple. Les pompiers de Motril, aidés de la Garde civile, sont finalement parvenus à maîtriser le sinistre. La zone reste bouclée, l’accès à l’église étant interdit jusqu’à ce que l’inspection technique permette d’évaluer précisément l’ampleur des dégâts.

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L’archevêché de Grenade a publié un communiqué dans lequel il exprime sa « ferme condamnation » de cet acte, précisant qu’« une personne s’est enfermée dans le temple, provoquant intentionnellement d’importants dommages matériels et portant atteinte aux sentiments des chrétiens ». L’institution a également indiqué que « plusieurs personnes ont été blessées en tentant d’éviter ces dommages » et a remercié « les efforts et le courage » de la Garde civile et des pompiers mobilisés.« Cet archevêché demande aux autorités compétentes, à qui cela incombe en justice, de faire toute la lumière sur les faits et d’appliquer la loi », conclut le texte. De son côté, la Garde civile a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances et les motivations du suspect.

La maire d’Albuñol, María José Sánchez, a également exprimé sa condamnation et a salué l’intervention des habitants et des forces de sécurité. Elle a appelé à la sérénité et a rejeté toute tentative d’instrumentalisation de ce drame pour semer la division dans la commune.

La réaction est venue aussi de la part de l’Union des Communautés Islamiques d’Andalousie (UCIDAN), qui a dénoncé un « acte délictueux totalement contraire aux valeurs humaines et islamiques, ainsi qu’aux principes de respect mutuel entre religions ». L’organisation a souligné qu’il s’agit d’un fait isolé qui ne représente en rien la communauté musulmane, attachée, selon elle, à la paix et à la coexistence. Elle a en outre exprimé sa « pleine solidarité avec la communauté catholique locale en ces moments difficiles » et sa disponibilité à « collaborer dans tout ce qui renforce la paix sociale et le respect mutuel ».Alors que l’église de Santiago Apóstol reste fermée au public en attendant l’évaluation des dégâts, les habitants d’El Pozuelo tentent de surmonter le choc.

L’incendie criminel de l’église de Santiago à Albuñol intervient dans un climat espagnol déjà marqué par des tensions autour de l’identité religieuse et culturelle du pays. Tandis que certaines municipalités, comme Jumilla, choisissent d’interdire les rituels non chrétiens dans l’espace public pour affirmer les racines catholiques de l’Espagne, d’autres localités continuent de valoriser leur mémoire historique à travers des fêtes populaires comme celles de Moros y Cristianos. Ces événements traduisent la volonté de maintenir vivant un héritage chrétien pluriséculaire.Dans ce cadre, l’attaque contre un lieu de culte catholique ne se réduit pas à un simple fait divers, mais réveille un débat plus profond sur la fragilité des repères civilisationnels et sur la manière de préserver une mémoire collective forgée par le christianisme. Elle rappelle aussi que la cohésion sociale, pour rester solide, ne peut reposer uniquement sur des interdictions ou des condamnations judiciaires, mais doit s’appuyer sur une redécouverte positive de l’héritage spirituel et culturel qui a façonné l’Espagne.

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