Le Saint-Siège a approuvé le calendrier particulier du vicariat apostolique d’Arabie méridionale (AVOSA), une décision qui marque une étape importante pour la vie de l’Église dans la péninsule Arabique. Dans son décret, le Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements a confirmé les saints Pierre et Paul comme patrons du vicariat. La Vierge Marie, sous le titre de Notre-Dame d’Arabie, est proclamée patronne de l’ensemble de la péninsule. Les solennités correspondantes seront célébrées le 29 juin pour les apôtres et le samedi suivant la fête du Baptême du Seigneur pour Notre-Dame d’Arabie.
Le calendrier particulier rend également hommage à des figures locales. Il comprend saint Aréthas et ses compagnons, martyrs du VIᵉ siècle à Najrân au Yémen, fêtés le 24 octobre. Il rappelle le roi éthiopien Caleb, appelé Élesbaan, qui contribua à la christianisation du Yémen au VIᵉ siècle et qui est célébré le 15 mai. Il honore enfin le bienheureux Charles Deckers, missionnaire belge engagé dans le dialogue interreligieux au Yémen, tué en Algérie en 1994, commémoré le 8 mai.Deux célébrations spécifiques rappellent la vie de l’Église locale. Le 25 février sera consacré à l’anniversaire de la dédicace de la cathédrale Saint-Joseph d’Abou Dhabi, lieu emblématique de l’unité des fidèles venus de nombreux horizons culturels et linguistiques. Le 5 novembre sera réservé à la mémoire de tous les missionnaires défunts ayant servi dans le vicariat, signe de reconnaissance pour leur service discret et persévérant.Le calendrier inscrit aussi des saints liés à l’expansion du christianisme dans la région. Les martyrs Côme et Damien du IIIᵉ siècle seront fêtés le 26 septembre. Saint Syméon le Stylite, ascète du Vᵉ siècle dont le témoignage toucha de nombreux Arabes de l’intérieur, sera honoré le 27 juillet. Les saints Serge et Bacchus, soldats syriens très vénérés par les tribus arabes, auront leur mémoire le 8 octobre. Saint Isaac le Syrien, mystique du VIIᵉ siècle originaire de l’actuel Qatar et inscrit au Martyrologe romain en 2024, sera célébré le 29 janvier.
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Ce calendrier veut se distinguer par une ouverture œcuménique et interreligieuse :la mémoire de saint Isaac le Syrien, figure d’abord vénérée dans l’Église assyrienne d’Orient, est célébrée en lien avec celle des grandes figures bibliques chères aux religions abrahamiques. Abraham est commémoré le 9 octobre, Moïse le 4 septembre, et Job le 10 mai à Salalah dans le sultanat d’Oman.
Enfin, le Vatican a approuvé trois journées spéciales de prière et de pénitence inspirées de la tradition des Quatre-Temps. Le premier vendredi de mars, pendant le Carême, sera consacré aux besoins de l’Église dans le vicariat, avec une intention particulière pour la paix et les vocations. Le premier vendredi de juin invitera à rendre grâce pour les dons de la création. Le dernier vendredi de novembre sera dédié à la prière pour un climat favorable et pour un usage responsable des ressources naturelles.
Rappelons que Le premier vicariat apostolique en Arabie a été fondé en 1888 à Aden et confié aux franciscains capucins de Lyon. Dès 1889, il prit le nom de Vicariat d’Arabie et couvrait l’ensemble de la péninsule, du Bahreïn au Yémen. Pendant près d’un siècle, l’évêque résida à Aden avant que le siège épiscopal soit transféré en 1974 à la paroisse Saint-Joseph d’Abou Dhabi.Depuis 1916, la mission a été confiée aux capucins de Toscane, rejoints plus tard par d’autres provinces, notamment d’Asie et du Moyen-Orient, pour répondre à la croissance rapide des fidèles après la découverte du pétrole.En 2011, le vicariat a été divisé en deux : Arabie septentrionale (Bahreïn, Qatar, Koweït, Arabie saoudite) avec résidence à Awali, et Arabie méridionale (Émirats, Oman, Yémen) avec résidence à Abou Dhabi.
Aujourd’hui, environ deux millions de catholiques sont accompagnés par une centaine de prêtres, quatre-vingts religieuses et de nombreux catéchistes volontaires. L’AVOSA exprime sa gratitude envers les autorités des Émirats, d’Oman et du Yémen qui permettent aux fidèles de pratiquer leur foi et de contribuer pacifiquement au développement des nations.Par cette reconnaissance officielle, le Saint-Siège veut souligner l’ancien enracinement du christianisme en Arabie et manifeste sa sollicitude pastorale envers une Église composée en grande partie de fidèles immigrés. Cette Église, bien que minoritaire et parfois discrète, demeure vivante et unie dans la foi au cœur d’une région où le témoignage chrétien revêt une signification toute particulière.
