Apôtre (Ier siècle)
Chaque 24 août, l’Église célèbre la mémoire de saint Barthélemy, apôtre du Christ au Ier siècle. Trop souvent, son nom évoque en France le douloureux massacre de 1572, où des milliers de protestants furent tués pour des motifs politiques autant que religieux. Pourtant, l’histoire de ce disciple, identifié par la tradition à Nathanaël, mérite d’être rappelée dans sa vérité évangélique et apostolique.
Originaire de Cana en Galilée, Nathanaël apparaît dans l’Évangile selon saint Jean grâce à l’amitié de Philippe qui le conduit à Jésus. C’est dans ce bref dialogue, marqué par la parole du Seigneur – « Voici un véritable fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir » – que se dessine la profondeur de sa vocation. L’épisode du figuier, resté secret entre le Christ et lui, nourrit encore aujourd’hui la méditation des fidèles.Après la Résurrection et l’Ascension, Barthélemy est mentionné dans toutes les listes apostoliques. S’il ne joue pas un rôle majeur dans les Actes, la tradition lui attribue un vaste ministère missionnaire : l’Arabie, la Mésopotamie, l’Inde, jusqu’à l’Arménie où il aurait subi un martyre particulièrement cruel, écorché vif pour sa fidélité au Christ. C’est cette fin héroïque qui en fit le patron des métiers liés au cuir et des corporations qui, au fil des siècles, ont multiplié statues, vitraux et œuvres d’art en son honneur. Ses attributs sont le couteau et la peau de bête.
Dans de nombreuses églises de France, la dévotion à saint Barthélemy demeure vivante. On le retrouve honoré en Saône-et-Loire, à Saint-Ythaire – village qui changea de nom pas moins de vingt-deux fois entre le IXe et le XIXe siècle – ainsi qu’à Sennecey-le-Grand où un vitrail lui est consacré. À Courcelles-de-Touraine, dans le diocèse de Tours, une église entière lui est dédiée. Ces lieux témoignent d’une mémoire enracinée dans la piété populaire.
À travers ce disciple souvent discret, l’Église contemple un modèle de fidélité. Comme Nathanaël, tout chrétien est invité à répondre à l’appel du Christ avec sincérité de cœur. Sa fête rappelle que le chemin de l’apôtre est toujours celui du témoignage, parfois jusqu’au martyre, mais toujours dans la lumière de la résurrection.
Avec nominis
