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Pape Léon XIV : « Dans la vie il n’est pas nécessaire d’avoir tout sous contrôle. Il suffit de choisir chaque jour d’aimer avec liberté »

Le Pape Léon XIV - DR
Le Pape Léon XIV - DR
Une réflexion profonde sur la liberté chrétienne et l’espérance qui naît de l’amour de Dieu

Lors de l’audience générale du mercredi 27 août 2025, dans l’Aula Paolo VI, le pape Léon XIV a livré une catéchèse qui s’inscrit dans la continuité de son enseignement sur l’espérance et le don de soi. Devant des milliers de fidèles, le Saint-Père a mis en lumière l’illusion moderne qui consiste à vouloir tout prévoir et tout maîtriser, au risque de vivre dans l’angoisse et l’isolement.« Et nous ? Combien de fois défendons-nous notre vie, nos projets, nos sécurités, sans nous rendre compte qu’en agissant ainsi, nous restons seuls », a-t-il lancé, rappelant que l’Évangile invite au contraire à se donner. « La logique de l’Évangile est différente : seule la vie donnée porte du fruit, seul l’amour qui devient gratuit peut rendre confiance même là où tout semble perdu », a-t-il insisté.

« Dans la vie il n’est pas nécessaire d’avoir tout sous contrôle. Il suffit de choisir chaque jour d’aimer avec liberté. C’est cela la vraie espérance : savoir que, même dans l’obscurité de l’épreuve, l’amour de Dieu nous soutient et fait mûrir en nous le fruit de la vie éternelle. »

En commentant le récit de l’arrestation de Jésus dans l’Évangile de Marc, Léon XIV a évoqué le jeune homme qui s’enfuit nu, symbole du disciple dépouillé et vulnérable : « C’est une image énigmatique mais profondément évocatrice. Nous aussi, dans le désir de suivre Jésus, connaissons des moments où nous sommes pris de court et dépouillés de nos sécurités. Ce sont les moments les plus difficiles, ceux où nous sommes tentés d’abandonner le chemin de l’Évangile, parce que l’amour nous semble un voyage impossible. » Mais, a-t-il poursuivi, au terme du même Évangile, c’est encore un jeune homme, cette fois revêtu d’une tunique blanche, qui annonce aux femmes la Résurrection. Pour le pape, ce contraste illustre la dynamique de la foi : « Voilà la véritable espérance de notre foi : nos péchés et nos hésitations n’empêchent pas Dieu de nous pardonner et de nous redonner le désir de reprendre la route à sa suite, pour nous rendre capables de donner notre vie pour les autres. »

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Par ces paroles, le pape Léon XIV rejoint les préoccupations contemporaines face à une époque marquée par l’anxiété, l’individualisme et la peur de l’avenir. Dans un monde où tout semble devoir être planifié, assuré, garanti, son appel à la confiance et au don de soi prend une résonance particulière. Son insistance sur « l’amour gratuit » s’oppose à la logique utilitariste et consumériste qui domine souvent les relations humaines.Cette catéchèse s’inscrit dans une ligne déjà développée par Léon XIV au cours de précédentes audiences, lorsqu’il rappelait que « la véritable espérance n’est pas une fuite hors de la souffrance, mais la décision de croire à la vie nouvelle que Dieu offre, même au milieu des épreuves ». En ce sens, le pape met en garde contre une vision superficielle de la foi qui chercherait à éviter toute douleur, et propose au contraire une espérance enracinée dans l’amour de Dieu, plus forte que l’échec et la peur.

Le Saint-Père a donc adressé une invitation claire à chaque chrétien : « Frères et sœurs bien-aimés, apprenons nous aussi à nous confier à la volonté bonne du Père, en laissant notre vie devenir une réponse au bien reçu. »Ces paroles, prononcées avec simplicité, résonnent comme un appel pastoral universel. Elles rappellent que la foi chrétienne n’est pas un refuge illusoire, mais une force qui libère l’homme de l’obsession du contrôle et l’ouvre à une liberté nouvelle : celle d’aimer chaque jour, sans peur, dans la confiance que Dieu transforme les fragilités en chemin de vie.

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