Dans une tribune du journal La Croix Monseigneur Wintzer affirme que les réactions ayant conduit à la démission de Marine Rosset ne relèvent que d’une logique d’émotion, de réseaux sociaux en roue libre et d’un processus de « shaming ». Il soutient qu’il serait plus noble de débattre sur le fond que de pointer une personne. Cette présentation des faits occulte pourtant l’essentiel.
Car ce qui a été mis en cause n’est pas l’intimité ni la dignité de Mme Rosset, mais bien les positions publiques qu’elle revendiquait, manifestement contraires à l’enseignement de l’Église.
Jamais il n’a été question de discréditer la personne de Marine Rosset. La critique n’a pas porté sur son être mais sur les valeurs qu’elle promouvait et qui sont incompatibles avec la mission d’un mouvement scout se disant catholique. Rappeler cette incompatibilité n’est pas céder à l’émotion mais accomplir un devoir de vigilance et de fidélité et les débordements de certains n’invalident pas la légitimité des autres.En réduisant ces réactions à de simples débordements émotionnels, Mgr Wintzer reprend une méthode bien connue dans l’espace éducatif et médiatique : accuser ceux qui contestent de manquer de raison et de modération, afin de neutraliser tout débat de fond. C’est une stratégie positiviste, qui avance sous couvert de rationalité pour mieux imposer une idéologie relativiste, dans la douceur trompeuse du mensonge.
Loin d’être un « shaming », la réaction des fidèles a donc été un rappel salutaire de cette exigence de vérité
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La foi chrétienne ne peut pas se dérober à la distinction entre le bien et le mal. Ce n’est pas un slogan mais une exigence inscrite dans la Révélation et dans la raison. Refuser cette clarté au nom d’un prétendu apaisement revient à fragiliser la mission éducative du scoutisme catholique et à désorienter la jeunesse.Loin de fermer le débat, les catholiques indignés l’ont rouvert sur son vrai terrain : la cohérence entre la foi et la vie. Ceux qui dénoncent cette incohérence n’ont pas porté atteinte à une personne, ils ont rappelé que l’Évangile ne peut pas être relativisé. La vérité seule libère, et elle seule permet de bâtir une Église fidèle à sa mission.
Stigmatiser et montrer du doigt l’indignation des fidèles comme étant illégitime et fruit de la seule émotion, c’est vouloir réduire tout débat à un ensemble de platitudes. C’est refuser d’affronter les questions de fond ,en niant la colère ou la peine qu’elles provoquent, et en se réfugiant dans le seul politiquement correct .Or, un tel procédé ne pacifie rien, il infantilise les croyants et les prive de leur droit légitime à défendre la cohérence de leur foi.
La véritable charité ne consiste pas à taire ce qui dérange, mais à rappeler avec clarté ce qui est conforme ou non à l’Évangile. En l’espèce, les réactions de nombreux catholiques n’ont pas détruit le débat, elles l’ont replacé sur son terrain essentiel : la fidélité de l’Église à sa mission éducative et spirituelle. Ceux qui se sont indignés ont servi la vérité, non pas pour écraser une personne, mais pour protéger la jeunesse et rappeler que l’Évangile ne peut être relativisé. La vérité seule libère, et elle seule bâtit une Église solide et fidèle au Christ.