Alors que la violence s’intensifie dans la bande de Gaza, la voix des chrétiens sur place continue de se faire entendre. Dans un message vidéo adressé ce mardi 16 septembre à l’agence italienne Sir, le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse catholique de Gaza relevant du Patriarcat latin de Jérusalem, a décrit la situation comme « très grave », une réalité de guerre qui frappe sans relâche une population déjà épuisée.
Dans la nuit, Israël a lancé une vaste opération militaire contre la ville de Gaza, ciblant les infrastructures du Hamas par des raids aériens massifs, précédés d’un appel à l’évacuation des habitants vers le sud de la bande. « En remerciant Dieu nous allons bien », assure d’abord le prêtre, avant de dresser un tableau dramatique : « Il y a des opérations militaires très fortes dans la zone ouest et nord-ouest de la ville. On entend beaucoup de tirs, surtout la nuit ».La paroisse, située à l’est de la ville, demeure pour l’heure relativement épargnée, mais la peur et la tristesse dominent partout. « La plupart de la population ne veut pas partir », souligne le père Romanelli. Beaucoup refusent de revivre l’expérience douloureuse du déplacement, déjà imposée à 700 000 personnes au début du conflit. Mais les bombardements se poursuivent « partout : au nord, au sud, au centre », détruisant maisons, tentes et vies humaines.
Au cœur de cette tempête, la petite communauté catholique ,environ 450 fidèles , reste unie autour de son église :
« Nous essayons de faire le bien, de servir très simplement nos personnes âgées, nos enfants, nos familles, nos malades ». Fidèles à leur vocation, les chrétiens de Gaza choisissent la charité et la persévérance, refusant l’exil malgré les risques.
Dans sa conclusion, le père Romanelli lance un appel qui dépasse les frontières : « Nous vous remercions pour votre inquiétude. Priez encore pour la paix, afin que le Seigneur accorde à cette partie de la Terre Sainte – et à toute la Terre Sainte – une période sans guerre. Comme début d’une période de paix ».Un témoignage qui rappelle, avec force et simplicité, que la paix véritable ne peut venir que de Dieu, et que le devoir premier de l’Église, même au milieu des ruines, reste de servir les plus fragiles et de porter la lumière de l’espérance.
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Texte intégral traduit en français du message du père Romanelli
« La situation continue à être très grave dans toute la bande de Gaza, particulièrement dans la ville de Gaza. En remerciant Dieu, nous allons bien. Mais il y a des opérations militaires très fortes dans la zone ouest et nord-ouest de la ville. On entend beaucoup de coups, surtout la nuit.La paroisse se trouve dans la zone est, où la situation semble pour l’instant moins critique, mais dans toute la ville on ressent tristesse et angoisse. Beaucoup de quartiers ont été évacués, d’autres résistent. La plupart de la population ne veut pas partir, parce qu’ils ont déjà vécu l’expérience du déplacement. Au début de la guerre, 700 000 personnes sont parties, mais on continue à bombarder partout : au nord, au sud, au centre. On détruit des maisons, des tentes, on perd des vies.
Nous, comme communauté chrétienne, nous restons unis autour de la paroisse. Nous sommes environ 450 personnes. Nous essayons de faire le bien, de servir très simplement nos personnes âgées, nos enfants, nos familles, nos malades.Nous vous remercions pour votre inquiétude. Priez encore pour la paix, afin que le Seigneur accorde à cette partie de la Terre Sainte – et à toute la Terre Sainte – une période sans guerre. Comme début d’une période de paix. »