Le 20 septembre, l’Église célèbre la mémoire de saint André Kim Taegon, premier prêtre coréen, et de ses compagnons martyrs. Leur témoignage, inscrit dans l’histoire du XIXe siècle, demeure une source de foi et d’espérance pour l’Église universelle.Né en 1821, André Kim fut ordonné prêtre en 1845, après des années de formation marquées par la clandestinité et la précarité. L’année suivante, il fut arrêté et, après d’horribles tortures, décapité à l’âge de 25 ans. Son père, saint Ignace Kim, avait déjà offert sa vie pour le Christ en 1839. Leur fidélité incarne l’exemple d’une Église naissante profondément enracinée dans l’Évangile.
Entre 1839 et 1867, quatre vagues de persécutions frappèrent la communauté catholique en Corée. Plus de 10 000 chrétiens furent exécutés pour leur foi. Parmi eux, trois évêques français, huit prêtres missionnaires, ainsi qu’une multitude de laïcs, hommes et femmes, jeunes et vieillards. Des adolescents, parfois âgés de 13 à 15 ans, donnèrent le témoignage ultime de leur fidélité au Christ.
En 1984, lors d’une visite historique à Séoul, saint Jean-Paul II canonisa 103 de ces martyrs, parmi lesquels André Kim Taegon et Paul Chong Ha-sang. La cérémonie fut alors un signe fort de reconnaissance de l’Église coréenne, fondée sur le sang des martyrs.La mémoire de ces témoins a été largement ravivée ces dernières années. En août 2014, lors de son voyage apostolique en Corée, le pape François a rappelé que les martyrs coréens « ont fait resplendir la gloire de Dieu dans leur persévérance ». En 2021, Mgr Lazare You, préfet de la Congrégation pour le Clergé, célébrait une messe solennelle pour le bicentenaire de la naissance d’André Kim, soulignant le lien profond entre la foi chrétienne et l’identité spirituelle du peuple coréen.
La figure de saint André Kim et de ses compagnons rappelle que l’Évangile fut introduit en Corée non pas par des missionnaires étrangers, mais par des laïcs, qui découvrirent et transmirent la foi au prix de grands sacrifices. La persévérance de ces hommes et de ces femmes, catéchistes, vierges consacrées, veuves, jeunes ou vieillards, atteste que l’Église en Corée s’est construite sur un témoignage de courage et de fidélité indestructible.
Aujourd’hui, la vénération des martyrs coréens invite les fidèles à rester fermes dans la foi, en union avec tous ceux qui, encore de nos jours, subissent la persécution en raison de leur appartenance au Christ.