Née en 1891 à Breslau dans une famille juive pratiquante, Édith Stein se détourne de la foi à l’adolescence et se déclare athée. Brillante étudiante en philosophie, elle devient l’élève d’Edmund Husserl, fondateur de la phénoménologie. Très tôt, elle se distingue par son intelligence, sa rigueur et sa quête de vérité.Durant la Première Guerre mondiale, elle sert comme infirmière volontaire, expérience marquante qui l’ouvre à la souffrance humaine. En 1917, la mort de son ami Adolf Reinach au front est pour elle un tournant : bouleversée par la foi lumineuse de sa veuve, Anne Reinach, elle perçoit pour la première fois la force du christianisme vécu.
En 1921, lors d’un séjour chez les Reinach, Édith prend dans la bibliothèque familiale l’Autobiographie de sainte Thérèse d’Avila. Elle passe la nuit entière à la lire et, à l’aube, confie : « Voilà la vérité. »
Ce fut l’aboutissement d’un long cheminement intérieur.Le 1er janvier 1922, elle reçoit le baptême à Bergzabern, choisissant les prénoms de Thérèse et Hedwig. Elle mènera ensuite une carrière d’enseignante et de conférencière, tout en approfondissant sa vie spirituelle. En 1933, fuyant les persécutions nazies, elle entre au Carmel de Cologne, où elle prend le nom de sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix.Déportée en 1942 avec sa sœur Rosa, elle meurt à Auschwitz le 9 août de la même année, offrant sa vie pour son peuple et pour le Christ.
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Quarante-cinq ans après son martyre à Auschwitz, l’intercession de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix se manifesta de façon éclatante dans un événement reconnu comme miraculeuxLe 20 mars 1987, un événement extraordinaire survient à Brockton, dans le Massachusetts (États-Unis). La petite Benedicta McCarthy, âgée de 2 ans et demi, joue seule dans la maison familiale, ses parents étant absents et l’ayant laissée sous la garde de ses onze frères et sœurs.Curieuse, elle découvre la pharmacie de ses parents et avale seize doses mortelles de Tylenol (paracétamol), confondant les sachets colorés avec des bonbons. Rapidement, son état se dégrade. Transportée à l’hôpital, les médecins constatent que son foie et ses reins ne fonctionnent plus. Elle sombre dans le coma et son décès semble imminent.Prévenus en urgence, les parents accourent. Ensemble, la famille se met à prier Édith Stein. Le choix du prénom Benedicta pour leur fille n’était pas anodin : il avait été donné en hommage à la carmélite, connue en religion comme sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Rapidement, la nouvelle se répand et une chaîne de prière s’organise à travers le pays.Alors que les médecins annoncent une issue fatale, l’inimaginable se produit : quelques heures plus tard, Benedicta sort du coma et se rétablit totalement, sans la moindre séquelle.
Après une enquête médicale et canonique approfondie, ce fait fut reconnu comme miracle attribué à l’intercession d’Édith Stein. Il permit à saint Jean-Paul II de la béatifier le 1er mai 1987 à Cologne.Pour sa canonisation, célébrée le 11 octobre 1998 à Rome, l’Église n’exigea pas un second miracle, mais reconnut son martyre à Auschwitz comme l’acte suprême d’amour et de fidélité au Christ.Édith Stein fut proclamée co-patronne de l’Europe en 1999, aux côtés de sainte Brigitte de Suède et de sainte Catherine de Sienne. Philosophe et témoin de la vérité, carmélite et martyre, elle incarne la rencontre entre la raison et la foi, et son intercession continue de porter des fruits.Le miracle de la petite Benedicta manifeste que l’offrande de sa vie n’a pas été vaine : sa sainteté demeure vivante et agissante, rappelant que la vérité conduit à la liberté et que la croix embrassée avec amour ouvre à la vie.
