Âgé de 80 ans, ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, le cardinal Sarah demeure l’une des consciences les plus écoutées de l’Église universelle. Proche collaborateur de Jean-Paul II et de Benoît XVI, il est reconnu pour ses écrits sur la force du silence, la sacralité de la liturgie et l’urgence de replacer Dieu au centre de la vie chrétienne.À plusieurs reprises, il a mis en garde contre la tentation de réduire la foi à un projet social ou humanitaire. Pour lui, la mission de l’Église n’est pas d’abord d’apporter un soulagement matériel, mais d’annoncer la vérité de l’Évangile et d’ouvrir l’homme à l’adoration.
Son autorité morale s’est encore illustrée cet été en Bretagne. Le 26 juillet dernier, lors de la grande Troménie de Sainte-Anne-d’Auray, il a prononcé une homélie d’une intensité exceptionnelle, devant des milliers de fidèles.Il y a dénoncé avec gravité les lois qui promeuvent la mort au lieu de la vie : »Ne profanez pas la France avec vos lois barbares et inhumaines. La France est une terre sainte, une terre réservée à Dieu. » Sans citer directement l’avortement ni l’euthanasie, ses paroles visaient clairement les législations récentes qui fragilisent le respect de la vie. En même temps, il a rappelé que la vraie mission de l’Église est de conduire à l’adoration :« Ce qui sauve le monde, c’est l’homme qui se tient à genoux devant Dieu pour l’adorer et le servir. »
Son homélie a aussi été un vibrant plaidoyer pour la grandeur de la liturgie :« Nous devons célébrer la liturgie avec crainte et tremblement. La liturgie n’est pas un spectacle humain, elle est notre timide réponse à la gloire de Dieu. »
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Rappelons que dans son dernier ouvrage Dieu existe ?, publié en janvier 2025, le cardinal Robert Sarah répond aux grandes interrogations spirituelles de notre temps. Il affirme avec force que « ce n’est pas Dieu qui est mort, mais l’homme, incapable de reconnaître la présence divine dans l’histoire ». Fidèle à sa vocation de veilleur, il invite à retrouver Dieu dans le silence, l’adoration et la prière, rappelant que « tout commence par un geste simple et radical : se mettre à genoux ». Cet appel vibrant s’inscrit dans la continuité de son combat pour une Église centrée sur le Christ, refusant les dérives d’une vision purement horizontale ou médiatique de la foi.
La rencontre entre le pape Léon XIV et le cardinal Sarah prend donc une portée particulière. Au moment où le nouveau souverain pontife appelle à recentrer l’Église sur le Christ, l’audience accordée à une figure aussi prophétique rappelle la nécessité d’une fidélité profonde à la doctrine chrétienne vécue comme un héritage sacré et d’un témoignage sans compromis face aux défis contemporains.En saluant le cardinal Sarah, le pape Léon XIV a ainsi voulu donner un signe clair : l’Église ne peut être construite sur des compromis passagers, mais sur le roc de la foi transmise et vécue.