Un sentiment antichrétien inquiétant se répand en Autriche, frappant lieux de culte et symboles de la foi chrétienne. Face à une multiplication d’actes de profanation et de violences, les fidèles et les responsables chrétiens alertent : la menace contre la liberté religieuse et contre la culture chrétienne du pays ne peut plus être banalisée.Le centre d’information Christenschutz.at, portail de signalement et de documentation des agressions contre les chrétiens, a publié un communiqué ce 24 septembre dénonçant l’augmentation préoccupante des profanations à Vienne.
Selon l’organisation, trois lieux symboliques ont été attaqués en dix jours : l’église paroissiale Zum Göttlichen Wort dans le quartier de Favoriten, contrainte de fermer ses portes après des dégradations, le mémorial du Cartellverband autrichien (ÖCV) souillé de graffitis anarchistes, et la Paulanerkirche de Vienne-Wieden, dont la façade a été recouverte de peinture rouge rappelant le sang versé. Le jardin de prière du canal Marchfeld a également été visé à plusieurs reprises.
« Les attaques récentes démontrent une nouvelle et effrayante dimension de haine et de destruction qui a profondément bouleversé les fidèles en Autriche », souligne Christenschutz.at. Pour Jan Ledochowski, président du centre, « le sentiment antichrétien est une réalité et il ne peut plus être ignoré ni banalisé ».
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Ces événements ne sont pas isolés. Depuis plusieurs mois, les profanations et attaques visant les chrétiens se multiplient dans le pays. En juin dernier, un évangéliaire exposé à l’église Saint-Ulrich de Steyr avait été déchiré page par page. La même période, la Karlskirche et l’Université technique de Vienne avaient été la cible de graffitis islamistes. L’Antonskirche de Favoriten avait vu ses croix commémoratives arrachées et ses livres de prières détruits. Des employés de paroisse ont même été agressés physiquement, conduisant certaines églises à limiter l’accès libre à leurs fidèles.
Au-delà des actes matériels, des attaques symboliques et culturelles visent également la foi chrétienne : caricatures du Christ dans la presse, slogans haineux diffusés sur les réseaux sociaux, jusqu’à des expositions artistiques jugées blasphématoires. Le tout crée un climat pesant pour de nombreux fidèles, qui perçoivent une hostilité croissante à l’égard du christianisme dans un pays pourtant profondément marqué par son héritage chrétien.Ces attaques répétées soulèvent de graves interrogations sur l’avenir de la liberté religieuse en Autriche. « Il est inacceptable que des chrétiens aient peur de vivre et d’exprimer leur foi », rappelle le communiqué de Christenschutz. La banalisation de ces violences risque, selon plusieurs observateurs, de miner le respect mutuel entre religions et de fragiliser la cohésion sociale.
Pour de nombreux fidèles, il devient urgent que l’État, les autorités locales et la société civile prennent au sérieux cette montée d’un climat antichrétien, qui ne saurait être réduit à de simples « incivilités ». Le silence ou l’indifférence devant ces profanations ne ferait qu’aggraver le sentiment d’insécurité spirituelle et culturelle des communautés chrétiennes.Face à cette situation, certaines voix politiques commencent à s’élever. Maximilian Krauss, président du groupe FPÖ à Vienne, a publié un communiqué dénonçant une série d’attaques qui représentent, selon lui, « un choc pour tous les croyants » et « un signal d’alarme » pour la société autrichienne. Il appelle à défendre sans compromis la culture chrétienne et à lutter contre les idéologies hostiles au christianisme.
Communiqué intégral de Maximilian Krauss (FPÖ)
Les attaques antichrétiennes à Vienne sont un signal d’alarme – Notre religion, nos traditions et nos valeurs ne doivent pas être reléguées au second plan
« En l’espace de seulement dix jours, quatre lieux chrétiens de Vienne ont été la cible d’actes de vandalisme – des églises dévastées jusqu’à des façades maculées de peinture rouge rappelant des éclaboussures de sang. C’est une attaque délibérée contre notre culture chrétienne occidentale et un choc pour tous les croyants de ce pays ! » Krauss se réfère aux déclarations du centre de signalement Christenschutz, qui met en garde contre un climat grandissant d’hostilité envers les chrétiens : « Lorsque des lieux de mémoire chrétiens et des églises sont de plus en plus profanés, toutes les sonnettes d’alarme doivent retentir. Il est inconcevible que des chrétiens aient à craindre de vivre visiblement leur foi dans notre pays. Des églises qui doivent être surveillées ne doivent pas être l’avenir de notre nation. Nous avons enfin besoin de mesures cohérentes contre les idéologies importées de violence et de haine venues de la gauche. L’Autriche est un pays marqué par le christianisme, et cela doit rester ainsi ! Nous ne devons pas permettre que des extrémistes – de quelque couleur qu’ils soient – détruisent notre coexistence pacifique et nos valeurs, simplement parce qu’elles ne s’accordent pas avec leur vision du monde. »